Plus déterminé que jamais, Belkhadem a décidé d'accélérer les manoeuvres pour être prêt le jour J. Les membres du comité de redressement du FLN se sont réunis dimanche, dans la nuit, à l'hôtel Moncada de Ben-Aknoun, sous la présidence d'Abdelaziz Belkhadem. Selon Abdelhamid Si Afif, chargé des finances et de la préparation du congrès du redressement, la rencontre qui a eu lieu à huis clos, a adopté trois points essentiels. Le congrès de redressement du FLN, visant à corriger les «erreurs des 7e et 8e assises», est devenu «irréversible», explique notre source. Mieux, «quelle que soit la décision que prendra le tribunal d'Alger, le congrès aura lieu avant la fin du mois de décembre». Notre source, qui met en avant une «détermination exceptionnelle de Belkhadem», annonce la multiplication des «rencontres régionales» que présidera le coordonnateur dans le but d'être prêt pour le rendez-vous. Si-Afif, chargé des finances et de la préparation du congrès, annonce «1600 délégués, sans aucune exclusion, à commencer par l'ensemble des figures historiques qui accepteront la voie du redressement. Dans le même temps, seule l'urne décidera des membres des trois structures dirigeantes, le secrétariat général, le bureau politique et le comité central». Belkhadem compterait également animer une conférence de presse ce jeudi en vue de s'expliquer sur sa démarche. Le jour même, il devrait rencontrer les élus locaux acquis à ses thèses à l'est du pays. Dans le même temps, la préparation des projets de textes sera accélérée, de même que leur enrichissement au niveau des structures de base. Ce qui dénote la détermination quasi désespérée des redresseurs depuis que le Conseil d'Etat leur a coupé la voie de la justice, c'est que le troisième point a décidé de se pencher sur les sénatoriales prévues, elles aussi, pour le courant du mois de décembre prochain. Il a été décidé, tout bonnement, de tenter de convaincre le maximum d'élus locaux, les deux tiers actuellement selon notre interlocuteur, de voter en faveur des listes qu'élaborera le mouvement de redressement afin que le FLN, premier parti du pays, ne soit pas privé de la majorité qui lui revient de droit durant les six années à venir. Pour revenir au congrès, qui aurait lieu à Alger, Si-Afif, qui a en charge la préparation, insiste pour dire qu'il souhaite une «rencontre grandiose, à même d'effacer l'image déplorable du congrès extraordinaire qui a eu lieu dans un garage». Les redresseurs, qui veulent faire oublier ce triste épisode, gagnent quand même à rappeler que c'est à cause d'eux que le FLN légal d'Ali Benflis a été contraint de tenir son 8e congrès, en pleine nuit, au niveau de son siège national. Revenant sur la situation qui prévaut au sein du FLN, Si Afif a précisé que Wahid Bouabdallah, également membre de la direction du mouvement de redressement, a renoncé à sa démission de l'APN. Il ajoute que seuls 45 députés du FLN sont présents aux débats sur la loi de finances, ce qui démontre que «Benflis n'a plus aucun contrôle sur ses élus, ni sur son parti». Quand bien même ce serait vrai, ce ne serait pas non plus les redresseurs qui exerceraient ce contrôle.