Le plus vieux parti d'opposition secoué par une crise Djamel Zenati, Saïd Khellil et Mustapha Bouhaddef seraient invités à prendre part à une grande rencontre annoncée en Kabylie. Il y a des débats qui ne sont pas les bienvenus à la maison FFS. Certains sujets relèvent carrément du tabou, témoignent plusieurs anciens cadres du parti. Néanmoins, ces derniers ont décidé de ne plus se taire. Cela explique, d'ailleurs, les rencontres et les débats qui regroupent des cadres du FFS élargis aux anciens responsables. Ces derniers veulent, apprend-on de sources sûres, imposer un débat serein et fructueux au sein de leur parti pour sortir du statu quo et remettre les rangs de leur formation en ordre de bataille même s'ils sont confrontés à la colère de leur chef. Ainsi, Djamel Zenati, Saïd Khellil et Mustapha Bouhaddef sont, vraisemblablement, invités à y prendre part. A ce sujet, on apprend que des contacts sont entamés et d'autres en cours pour regrouper tous les anciens cadres du FFS. «Il faut que le FFS prenne en charge ces militants et cadres et cesse de refaire une virginité à des anciennes têtes du régime pour en faire des modèles et des candidats présidentiables sous les couleurs de notre parti», ajoute notre source. Pourtant, il s'agit de cadres qui ont grandi et évolué au sein du FFS, aussi bien durant la clandestinité, qu'après l'ouverture politique. Plusieurs cadres ont payé d'ailleurs le prix fort pour avoir osé discuter les décisions de la direction du FFS. Il est donc difficile aux cadres et militants du Front des forces socialistes de critiquer la ligne du parti, surtout les décisions du chef charismatique, Hocine Aït Ahmed. Pas moins de 144 cadres du parti sont ainsi menacés de sanctions et d'exclusion manifestement décidées par le FFS. Leur tort était d'avoir saisi leur président quant aux dérives de l'actuelle direction qui menacent la ligne directrice du vieux parti d'opposition. Bien avant eux, de valeureux cadres du FFS ont payé chèrement le prix de leur engagement politique. Ainsi, Saïd Khellil a été contraint de rendre le tablier pour avoir contesté des décisions prises à son insu par le parti, alors qu'il était premier secrétaire national du FFS. «J'ai quitté le FFS, car des décisions qui engagent le parti et son avenir ont été prises sans que je sois informé» a déclaré, à L'Expression, l'ancien premier secrétaire du FFS, Saïd Khellil, avant de soutenir que la rencontre de Sant'Egidio, où se sont réunis huit partis algériens a été organisée et décidé par Hocine Aït Ahmed sans qu'il prenne le soin de m'informer de sa tenue en tant que premier secrétaire du FFS. «Je l'ai su à travers la presse», a-t-il regretté. Pour rappel, Saïd Khellil a quitté le FFS accompagné de tout un groupe de cadres, en l'occurrence les Drs Saïd Hammedani et Boussad, Yakoub et Rachid Hallat. Le même scénario s'est reproduit avec Mustapha Bouhaddef. Ce dernier s'est retrouvé, à son tour, contraint de démissionner pour avoir refusé certains cadres dans son équipe au secrétariat national. Cela sans oublier Djamel Zenati, ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed durant la présidentielle de 1999, architecte de la fameuse action du retrait des dix candidats à la veille de la présidentielle. Djamel Zenati, qui constituait l'un des principaux moteurs mobilisateurs au FFS durant des situations décisives dans la vie politique du parti, a fini par être traité de «militant de proximité» par l'actuelle direction pour avoir donné son avis au sujet des précédentes élections législatives. M.Zenati a estimé que ces élections n'étaient en fait qu'une «vulgaire course aux sièges, qui s'inscrit dans un processus qui ne s'arrêtera pas avant qu'il n'atteigne son objectif, à savoir la présidentielle de 2014». Cela étant, la direction du FFS acceptera-t-elle le débat politique et respectera-t-elle l'avis des uns et des autres? En réalité, ce sont les vrais idéaux pour lesquels le FFS s'est battu depuis 1963. Un débat qui n'a rien à voir, bien sûr, avec l'invective, sans que cela soit également considéré comme étant un affront. A ce sujet, Lahouari Addi, connu pour sa proximité avec le FFS dira: «Si le FFS est d'abord comptable devant ses adhérents, il doit accepter que les citoyens de notre pays, devant lesquels tous les partis comptent se présenter, débattent de ses positions.» Dans le même contexte, il a aussi soutenu que «de mon point de vue, soit le FFS se retire de cette fausse Assemblée nationale, soit il se discrédite complètement.» Et d'expliquer: «Il faut que le FFS se retire pour préserver son image, car il va y avoir du nouveau. Le régime algérien est usé et l'Algérie a besoin d'un régime nouveau.»