[Du FFS au FLN... etc., aucun parti n'est épargné par les crises internes]Du FFS au FLN... etc., aucun parti n'est épargné par les crises internes Le FLN, le RND, le FFS, le PT, l'AAV et les autres affûtent leurs armes. Nombreux sont les partis qui convoqueront leur état-major en cette deuxième quinzaine de juin, les uns pour asseoir leur hégémonie, d'autres pour affiner leur riposte à ce qu'ils considèrent comme un hold-up électoral. Des rendez-vous organiques importants ont été décalés par les dissensions internes exacerbées après les législatives. Très attendue, la session ordinaire du CC du FLN est programmée par Abdelaziz Belkhadem pour ce week-end à savoir du 15 au 17 juin. Cette rencontre, qui sera, à n'en pas douter houleuse est précédée par l'exclusion des frondeurs et voix discordantes au sein de l'ex-parti unique. Outre la préparation des prochaines élections locales ainsi que l'adoption des rapports sur les activités du parti pour le semestre écoulé, l'ordre du jour rejeté catégoriquement par les redresseurs comportera l'évaluation des résultats des législatives du 10 mai et des questions d'ordre organique. Par contre, les redresseurs proposent un seul point à soumettre à débat: le vote sur le retrait ou le maintien de confiance au secrétaire général du parti. «Belkhadem nous a habitués à ramener 600 à 700 personnes pour faire de la figuration et qui, par la suite voteront comme des membres à part entière», disent les redresseurs qui avertissent le secrétaire général sur les conséquences désastreuses qui en découleront. Le FFS, qui traverse actuellement l'une des phases les plus cruciales de son histoire, tiendra de son côté une session ordinaire de son conseil national les 22 et 23 juin, a-t-il annoncé dimanche sur son site. La rencontre qui aura lieu au siège national du parti d'Aït Ahmed, interviendra dans un contexte de crise interne qui traverse le plus ancien parti de l'opposition engendrée aussi bien par la décision de participation aux législatives que par les sanctions ou purges prises à l'encontre de certains cadres et militants frondeurs au sein du parti dont Karim Tabbou et Samir Bouakouir. Les remous politiques que vit le parti s'inviteront certainement à l'ordre du jour de la session du conseil national. Le communiqué ne divulgue pas l'ordre du jour de la session, cependant, la session abordera sûrement outre la fronde, le débat autour de la question de «l'alibi et la caution apportée aux pouvoirs publics par la participation du parti aux législatives du 10 mai», soulevées par les «frondeurs». La participation aux prochaines élections locales sera également évoquée. Dès lors, ce rendez-vous se voit agité et promet des débats houleux. Ainsi, gagnants et perdants des législatives du 10 mai n'ont pas encore livré toutes leurs impressions triomphalistes ou impétueuses d'après- match. En tout cas, la préparation des locales qui sont un enjeu de représentation majeur pour les partis qui veulent redorer leur blason auprès de leur base est en cours. A la lumière des résultats des législatives les partis auront plus de données pour se positionner. Il sera difficile aux partis concurrents de digérer une autre razzia du FLN sur les APC et les wilayas. D'autres partis comme celui conduit par Mohand Saïd, qui a failli être emporté par le choc des législatives, y verront plus clair sur les suites à donner à leur militantisme en juin. Mais quels arguments utiliseront les partis pour tenter de remporter des sièges lors de cette échéance? Ils agiteront auprès des électeurs le spectre d'une mainmise du FLN sur les institutions du pays. Régnant déjà en maître absolu à l'APN et héritant probablement du portefeuille de Premier ministre, si en plus, la présidence de la République reviendrait au parti en 2014, la boucle serait bouclée. Ajoutez à cela le risque que le parti se taille une Constitution sur mesure. L'opposition, l'alternance et le changement tant chantés seront tout simplement enterrés avec en prime, un retour à l'ère du parti unique à l'occasion de ce Cinquantenaire de l'Indépendance. Pour rappel, la sixième session du conseil national du RND tenue en fin mai dernier, a vu des oppositions entre pro et anti-Ouyahia. Les frondeurs ont appelé à un congrès extraordinaire urgent du parti afin d'élire une nouvelle direction qui préparera les prochaines élections locales. Le MSP n'est pas en reste, il est traversé par un vent de discorde. Le faible résultat obtenu aux législatives a révélé au grand jour le conflit entre ceux qu'ils appellent «inbitahiyin» (les adeptes de la courbette) et les autres. Le PT inscrit également les élections locales en point de mire. Enfin, le débat au sein des QG des partis ne sera que plus intense sur d'autres dossiers, où la Constitution future et la présidentielle de 2014 figurent en bonne place.