Le ministre des Finances a présenté hier en conseil de gouvernement les contours du projet de modernisation du système budgétaire de l'Etat. Ce dernier repose sur l'application d'un budget à moyen terme dont l'objectif est de déterminer la traçabilité des fonds injectés dans les différents projets adoptés par les institutions de l'Etat. Lors de son point de presse hebdomadaire, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a souligné que le projet du ministère des Finances vise à orienter la gestion de l'argent public vers une obligation de résultats et une efficience dans l'utilisation. « Dans quelques années, le budget de l'Etat sera défini en fonction de l'objectif attendu par sa dépense. Il n'y aura plus de budget à court terme, il sera adapté à l'étude à moyen terme des projets, c'est-à-dire que l'obligation de résultats suivra chaque projet et toute dépense de l'argent public », note-t-il. Ce projet de modernisation prévoit l'élimination de la séparation existante entre le budget de l'équipement et celui du fonctionnement. « Dorénavant, il sera question d'un seul et unique budget devant accompagner dans la transparence les différentes dépenses publiques », explique le ministre en notant que cette démarche permettra aux citoyens d'avoir une idée claire sur les choix des dépenses publiques. L'Algérien consomme 5,10 kg de poisson/an Cette nouvelle tendance financière est en chantier depuis 2005 à travers le choix de trois ministères pilotes qui ont été astreints à changer leur nomenclature budgétaire. Ces ministères sont celui des Finances, de la Santé et des Travaux publics. « C'est grâce à l'accompagnement et l'assistance du bureau conseil canadien CRC-SOGEMA que ce projet est entré en phase de réalisation et dont on verra le résultat d'ici quelques années », précise le porte-parole du gouvernement. Autre dossier à l'ordre du jour de la réunion gouvernementale, le secteur de la pêche et des ressources halieutiques. Il faut savoir que le ratio de consommation du poisson en Algérie est de 5,10 kg par habitant par an, alors que le ratio mondial est de 15,4 kg par habitant /an. Un chiffre que le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques ne considère pas comme un indicateur fiable sur la santé du secteur. Tout en soulignant que le même ratio au Japon est de 80 kg/habitant/an, contre 8 kg au Maroc, Smaïl Mimoune estime qu'il s'agit plus du résultat d'habitudes culinaires que de capacité de production. « La mer en Algérie n'offre que 220 000 t de poissons que nous avons le droit d'exploiter. Nous avons lancé, avec le CENEAP, une étude auprès des consommateurs algériens afin de connaître quelles sont les habitudes alimentaires de l'Algérien, notamment la consommation de poisson », note le ministre. Invité par Boukerzaza à faire le point de la situation devant la presse, Smaïl Mimoune indique que son secteur vise à exploiter de manière optimum la richesse halieutique du pays. « Nous avons identifié 205 000 ha que nous allons exploiter grâce à une redynamisation du secteur. » Cette redynamisation repose sur l'injection de 1500 bateaux de pêche ainsi que sur la réalisation de 7 nouveaux ports de pêche. Pas moins de 308 milliards de dinars seront injectés à cet effet à raison de 37 MDS pour les infrastructures portuaires et 270 MDS pour l'achat de bateaux. Le secteur envisage en outre l'achat d'un bateau de recherche scientifique visant à autonomiser l'Algérie dans sa quête pour connaître ses richesses halieutiques. Interrogé sur la pêche au thon, le ministre souligne que l'Algérie a commencé à exploiter cette ressource en acquérant six thoniers. Quant au corail, une étude est en cours de réalisation afin de déterminer cinq zones d'exploitation dont une à l'ouest du pays. Le conseil de gouvernement a adopté le projet de création d'une agence chargée de gérer le barrage de Beni Haroun. Doté d'une capacité de 1000 m3, de trois barrages de stockage, de trois pompes et de 200 km de canalisations, ce barrage sera livré à cette agence qui devra veiller à l'alimentation en eau potable d'une population de 4 millions de personnes, en sus de l'arrosage de 40 000 ha de surface agricole et l'alimentation des zones industrielles.