[Le ministère ne veut pas reconnaître les diplômes des adjoints techniques de laboratoire]Le ministère ne veut pas reconnaître les diplômes des adjoints techniques de laboratoire Se disant victimes d'une grande injustice, les adjoints techniques de laboratoire demandent leur intégration dans le corps de l'éducation. En grogne depuis que le ministère de tutelle les a déclassés en les rétrogradant de la catégorie XI 3 à la VII, les adjoints techniques de laboratoire réclament justice et exigent l'application immédiate et sans condition de l'article 315-08 des statuts. Dans un point de presse qu'ils ont animé, hier à l'école primaire Aïssat-Idir du 1er Mai, les représentants de la Coordination nationale des adjoints techniques de laboratoire dénoncent ce qu'ils qualifient de complot dirigé contre eux. Issus des Instituts technologiques de l'Education nationale où ils ont suivi une formation spécialisée d'une année, ponctuée par un diplôme d'adjoint technique de laboratoire, les initiateurs de la réunion revendiquent les mêmes droits que leurs collègues de l'école primaire. «Nous avons suivi la même formation. Nous avons obtenu les mêmes diplômes. Nous ne comprenons pas pourquoi nous avons été classés à la catégorie VII, alors que les enseignants du primaire sont classés, eux, à la X», s'insurge Hayat Boughetouf, coordinatrice du mouvement. Des disparités qui ont envenimé encore plus les rapports déjà très tendus entre le ministère de l'Education nationale et les 7000 agents exerçant en qualité de laborantins. Selon la conférencière, le ministère ne veut pas reconnaître les diplômes des adjoints techniques de laboratoire. Pour lui, ces diplômes n'ont aucune valeur. «Il n'y a pas très longtemps, nous avons été reçus par le secrétaire général du ministère. Lorsque nous lui avons fait part de ce problème, il nous a répondu, tout honte bue, que nos diplômes, c'est du bidon.» Une réaction aussi inattendue qu'injuste qui a fait sursauter les conviés à la réunion qui s'attendaient à une tout autre explication, à un tout autre discours. Ce n'est pas tout, la coordination dénonce aussi les inégalités concernant les indemnités et autres primes attribuées aux personnels de l'éducation. «Tous les corps perçoivent 40% de prime de rendement à l'exception des adjoints techniques de laboratoire dont l'indemnité est plafonnée à 30%», a indiqué un de ses membres. A l'en croire, des laborantins en poste depuis près de 30 ans sont payés à 26.000 dinars, mois! Une autre, qui a préféré garder l'anonymat, s'est sentie offusquée après la décision de rétrogradation prise par le ministère à l'encontre des laborantins de l'éducation. «J'étais classée à la catégorie XI. Pour des raisons que je n'arrive pas encore à comprendre, je me suis retrouvée à la VIII, alors que j'ai fait l'ITE et suis titulaire d'un diplôme reconnu par la Fonction publique», a-t-elle confié. A propos de la Fonction publique, Hayet Boughetouf n'a pas manqué de souligner que cet organisme reconnaît les diplômes décernés aux agents techniques de laboratoire. Alors oui, pourquoi cette entorse aux textes et cette marginalisation d'un corps qui s'est beaucoup investi et qui n'aspire qu'à une chose, être rétabli dans ses droits et jouir des mêmes avantages que les personnels de l'éducation? Est-ce trop demander?