Pas moins de 47 établissements pénitentiaires ont été touchés, alors que 25 directeurs ont été relevés de leurs fonctions. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux a procédé à un mouvement dans le corps des directeurs de 47 établissements pénitentiaires, a indiqué hier un communiqué rendu public par la chancellerie. Ce mouvement, qui fait suite à celui qui a touché la semaine passée le corps des magistrats, s'est caractérisé par la promotion de sept directeurs d'établissements de rééducation et 23 officiers de rééducation au rang de directeurs d'établissements de prévention. C'est, en substance, ce qu'a rapporté le communiqué transmis hier à l'APS. Dans la foulée, précise-t-on de mêmes sources, 9 directeurs ont été mutés dans d'autres établissements et 25 autres ont été relevés de leurs fonctions. Un chiffre «effrayant» qui met en exergue l'état lamentable dans lequel se trouve la totalité des prisons algériennes. La réforme pénitentiaire, pour rappel, avait été décidée par Bouteflika à la suite des nombreux incendies et émeutes qui avaient touché près d'une dizaine de prisons algériennes, faisant de nombreuses victimes au printemps de l'année passée quand Ouyahia était à la tête du département de la Justice. Ce mouvement, qui a touché ‘‘le plus grand nombre d'établissements pénitentiaires et les plus importants d'entre eux et pour lequel les critères d'expérience, de compétence et du mérite'' ont prévalu, est considéré comme ‘'le plus important au regard de son ampleur et de la qualité des cadres concernés'', a-t-on souligné de même source. Ce redéploiement a suscité ‘‘un large espoir au sein du personnel pénitentiaire et va certainement enclencher une dynamique nouvelle au sein des établissements pénitentiaires'', a-t-on ajouté. L'objectif attendu de ce mouvement, réside, selon la même source, dans ‘'la plus-value de la gestion des établissements pénitentiaires et le renforcement de la qualification des personnels''. Elle a été initiée ‘'pour une meilleure prise en charge des impératifs induits par la réforme pénitentiaire et l'amélioration des conditions de vie et de traitement de la population pénale», a-t-on souligné. La mesure, estiment des analystes, n'est pas stratégique en soi. Elle chercherait surtout à calmer les esprits à la suite du large mouvement qui avait visé le corps des magistrats et qui avait fait dire à tous que Bouteflika était en train de se tailler une justice sur mesure. En s'attaquant, donc, aux prisons, le chef de l'Etat tente de démontrer à l'opinion que c'est tout le dossier de la justice qui le préoccupe et non pas seulement la puissante machine judiciaire apte à faire et à défaire les puissants de ce pays.