Pour Baroudi Bekheda, la chanson oranaise prône avant tout, l'éducation et le nationalisme. Les soirées du Festival de la chanson oranaise se poursuivent dans une bonne ambiance caractérisée par l'engouement des familles en «manque» de soirées conviviales. Le commissariat du festival ne s'est pas trop démené pour appeler Baroudi Bekheda pour l'ouverture de la deuxième soirée. Disciple de Wahby, Bekheda est allé droit au but, aussi bien dans son verbe que dans ses arrangements en reconfirmant que la chanson oranaise prône avant tout l'éducation et le nationalisme. C'est ainsi qu'il s'est lancé dès qu'il s'est présenté sur les planches du Théâtre de verdure à interpréter son nouveau titre intitulé Bladi Zina, (mon beau pays. La chanson est un véritable hymne pour l'Algérie à travers laquelle le chanteur use d'un verbe expressif pour inciter les gens à visiter l'Algérie profonde sans omettre aucun espace. La chanson, qui est récemment composée, peut bien coller avec l'événement qui sera célébré dans si peu de jours, le 50e anniversaire de l'Indépendance. En tout état de cause, les interprètes de la chanson oranaise ont, depuis la nuit des temps, été au service de la patrie en composant des hymnes pour l'Algérie. Ayant achevé le tour d'Algérie qu'il a proposé, le même chanteur a récidivé en invitant les présents à visiter la ville d'Oran. Il le dira avant même d'entamer son deuxième tube, en déclarant du haut de la scène du Théâtre de verdure que «la chanson qui suit est un hymne pour ma ville, Oran». La chanson est intitulée Wahrane manensak (Oran je ne t'oublierai pas). La chanson est un come flash-back qui décrit la ville d'Oran d'hier et d'aujourd'hui. Dans cette oeuvre, qui est toute récente, le chanteur rend hommage aux artistes, hommes de lettres et de culture qui ont fait le bonheur des Oranais. Le relayant sur la scène, le chanteur El Habri, qui n'est pas méconnu de la scène locale et nationale, est, quant à lui, allé loin dans son show en proposant deux chansons dont la présence d'un instrument en voie de disparition et indispensable, notamment dans le chant et la musique oranaises: l'accordéon. Rares sont les chanteurs actuels qui montent sur scène pour chanter tout en s'accompagnant à l'accordéon. El Habri, lui, n'est pas près de divorcer de son instrument qui l'a accompagné dès le début de sa carrière. Dans le temps, lorsque la musique était un art qu'il fallait développer, l'accordéon était perçu comme premier accompagnateur du chanteur lorsque ce dernier entre en scène. «Malheureusement, tout a changé à la faveur de l'offensive des nouveaux rythmes basés essentiellement sur les dividendes commerciaux», a déploré un spectateur qui a longuement applaudi le chanteur El Habri pour avoir pu sauvegarder l'instrument en question. Houria Baba est cette chanteuse à la voix enchanteresse qui défend elle aussi, un style banni par les jeunes générations. La chanteuse semble s'en moquer des détracteurs de la chanson oranaise vu que cette dernière a son public qui l'adule et l'écoute. Ayant pris le relais, Houria Baba ne s'est pas trop débrouillée sur scène puisqu'elle maîtrise, sans aucune fausse note, son sujet. A l'instar de ses prédécesseurs, la chanteuse a, pour sa part, innové cette année en apportant du nouveau avec la chanson intitulée Tal Ghiabi, (je me suis trop absentée. L'oeuvre est une véritable romance à travers laquelle l'artiste annonce son retour auprès de son public tout en lui promettant autant de nouveautés.