Je suis là pour libérer l'initiative des acteurs dans la filière du blé dur. Pour assister à cette importante rencontre, j'ai dû annuler tous mes rendez-vous.» C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, à l'ouverture des journées techniques sur la promotion de la qualité des blés durs dans les hautes plaines de l'Est algérien tenues hier à Annaba. Nous voulons développer la production nationale de blé dur, pérenniser les investissements privés et mettre en synergie les moyens et les connaissances de tous les acteurs de cette filière», a-t-il affirmé. L'initiative en question est celle du groupe Benamor, organisateur de la manifestation à laquelle ont pris part tous les acteurs de la chaîne, liés en amont et en aval à cette filière. Fort de son expérience réussie en matière de tomate industrielle, ce groupe privé a voulu passer à la vitesse supérieure en tentant de relever le défi de la production nationale de blé dur, dont l'Algérie est le premier importateur mondial (1,5 million de tonnes/an). L'appui très remarqué du ministre à l'initiative du groupe Benamor ne peut se traduire que par un encouragement à ce dernier, qui projette une augmentation substantielle de la production de blé dur en Algérie, tributaire d'une organisation de la filière. L'assistance a apprécié cet encouragement du gouvernement, puisque le ministre a parlé au nom de ce dernier. Dans son intervention, M. Benaïssa a expliqué : «Le groupe Benamor m'a proposé l'installation d'un réseau professionnel dont l'objectif est d'améliorer la quantité et la qualité du blé dur algérien et d'assurer sa traçabilité. J'ai adhéré pleinement à sa proposition et ma présence à cet événement en est la caution. J'ai admiré même l'audace du groupe Benamor parce qu'il veut relever le défi de la sécurité alimentaire en Algérie.» Ainsi, avec l'adhésion et l'encouragement de l'Etat, cette louable initiative fera certainement long feu, affirment à l'unanimité les participants. L'installation du Comité régional interprofessionnel des céréales (CRIC) «pôle de Annaba» par le ministre en est la première action. Il est composé, entre autres, des CCLS, de l'OAIC, de la Chambre de l'agriculture, d'agriculteurs spécialisés performants, de transformateurs, de représentants de l'industrie agroalimentaire, d'instituts techniques et de recherche en agronomie, du Centre national de contrôle et certification des semences et plants, etc. Mohamed Laïd Benamor, PDG du groupe Benamor, est l'initiateur de cette dynamique. En marge de cette rencontre, il nous a déclaré : «L'Etat a déjà fait son devoir en matière d'assistance technique et de soutien aux prix à raison de 45 000 DA/tonne. C'est à notre tour d'apporter un plus à la production nationale en blé dur et à la qualité. Pour ce faire, il faut l'instauration d'un réseau entre les acteurs de la sous-filière (blé dur) dans la région des hautes plaines de l'Est en associant des céréaliculteurs des wilayas de Sétif, Mila, Bordj Bou Arréridj, Souk Ahras, Constantine et Guelma avec notre groupe et les coopératives CCLS concernées sous l'égide de l'OAIC.» Le projet de programme du réseau a été soumis par le groupe Benamor pour enrichissement. Une fois ce dernier adopté, une ferme expérimentale sera mise à la disposition des fellahs reconnus performants. L'évaluation de l'expérience est attendue dans trois ans. Quant à la mission du CRIC, elle consiste à exposer ses contraintes et recommandations qui seront par la suite soumises au DG de l'OAIC et à l'appréciation du ministre de l'Agriculture et du Développement rural.