M. Ameziane revient sur les nouvelles dispositions douanières du livre. «C'est inconscient. Le gouvernement et l'APN ont été induits en erreur par les importateurs du livre », c'est ce qu'a déclaré le directeur des éditions Casbah et président du Syndicat national des éditeurs du livre (Snel), M.Smail Ameziane lors d'une conversation téléphonique par laquelle il réagissait à la nouvelle loi de finances de 2004. Selon lui l'adoption par l'APN des nouvelles dispositions douanières de la loi de finances 2004 relatives à l'exonération des droits et des taxes de douane sur le secteur de l'édition concernant l'importation de livres n'est guerre satisfaisante, compte tenu que cette loi encourage beaucoup plus les importateurs étrangers et pénalise ceux du pays: «Je ne suis pas satisfait parce que c'est une loi main cousue.» Faisant allusion à l'exonération de taxes sur les manuels scolaires, M.Ameziane ne comprend pas comment on peut exempter les taxes douanières du manuel scolaire alors que ce dernier n'est pas homologué à l'étranger. «Il ne faut pas oublier que le manuel est algérien.» Pis, n'arrivant pas à gober l'idée de faciliter la tâche aux importateurs étrangers au détriment des éditeurs algériens, celui-ci déclare. «Aujourd'hui cette exonération sert plus l'industrie étrangère par rapport à l'industrie algérienne. Pourquoi nous, nous devons payer, et pas eux. Cette loi est dangereuse, on ne doit pas pénaliser l'industrie algérienne du livre au profit de l'étrangère. Les étrangers ont leurs gouvernements pour les défendre, l'industrie nationale est perdante, avec une taxe de 34%, c'est la mise à mort». Qualifiant cette nouvelle mesure d'alarmante, le président de la maison d'édition Casbah déplore le fait que l'Assemblée populaire nationale n'ait pas consulté au préalable les gens des métiers du livre avant l'adoption de cette loi alors que ceux-ci sont les premiers à être concernés dans cette affaire. «C'est de l'inconscience. Les membres qui ont adopté cette nouvelle loi ont été induits en erreur», a-t-il précisé. M. Ameziane ne compte vraisemblablement pas rester les mains croisées indiquant :«Je suis prêt à me battre», a-t-il lâché. Contrairement à l'insatisfaction de quelques maisons d'édition concernant les nouvelles mesures adoptées par la loi de finances, d'autres maisons se sont félicitées de l'adoption de cette nouvelle loi, notamment ceux qui travaillent en étroite collaboration avec les maisons d'édition étrangères. La ministre de la Culture et de la Communication, Mme Khalida Toumi, a évoqué lors d'une conférence de presse que la meilleure façon d'encourager nos enfants à l'amour de la lecture c'est d'augmenter la production. Aujourd'hui la production existe, reste que la question cruciale à laquelle il est demandé une réponse est de savoir si l'exonération de taxes des livres importés encourage suffisamment nos enfants pour qu'ils affluent vers les libraires et les bibliothèques. La lecture sera-elle au rendez-vous?