La direction légaliste issue du 8e congrès ouvre un nouveau front dans la bataille juridique contre le mouvement de redressement. Belkhadem, Si Afif, Daâdoua, Barkat, les autres membres à la tête du mouvement de redressement et tous ceux qui ont engagé l'action d'invalidation du 8e congrès risquent d'être convoqués par le juge d'instruction. Le FLN a déposé deux plaintes pour usurpation de qualité auprès du parquet de Bir Mourad Raïs. «Nous ne faisons que nous défendre, ces gens utilisent le nom et le sigle d'un parti qui a ses instances élues et sa direction. Cela s'appelle une usurpation de qualité réprimée par la loi», a indiqué Abdelkader Sallat, membre du bureau politique et ex-ministre. «nous estimons qu'il y a une infraction au code pénal en ce sens qu'ils n'ont aucune qualité pour parler au nom d'une formation politique», a dit M.Sallat, ajoutant que son parti n'a rien à demander puisque «nous avons notre légitimité, nos instances et notre direction». Aussi, la plainte de la direction légaliste vise à enlever toute possibilité de s'exprimer et d'utiliser les slogans du Front de libération national. Le mouvement de redressement a plusieurs fois utilisé le sigle du FLN lors de ses réunions avec les citoyens et militants opposés à la candidature de M.Benflis à la présidentielle de 2004. Tout dépendra donc de la célérité avec laquelle sera traitée cette affaire qui vient fausser totalement les calculs des redresseurs. Pour caricaturer les contrecoups subis par les mécontents de l'ex-parti unique dans cette bataille juridique, un membre du bureau politique proche du candidat du FLN a eu la réflexion suivante: «Il est arrivé aux redresseurs comme ce voyageur distrait qui s'est engagé dans la vase du shoot, plus il essaie de se dégager, plus il s'enlise.» Est-ce l'enlisement du mouvement de Belkhadem dans les méandres de la justice? Les jeux sont loin d'être faits tant que l'affaire de l'invalidation ou non du 8e congrès est toujours en cours. Il faut plutôt s'attendre à d'autres rebondissements plus spectaculaires puisque l'enjeu de la lutte demeure les élections d'avril 2004. Seulement le facteur temps ne joue pas en faveur de M. Belkhadem et consorts. En effet, pour les redresseurs, l'un des défis qu'ils se sont promis de relever consistait à remettre en cause les résolutions du 8e congrès et le gel des fonds du parti, et ce, avant la tenue de leur congrès réunificateur qui aura lieu, en principe, à la mi-décembre.