La soif des Tlemcéniens a bel et bien été étanchée Le ministre des Ressources en eau a pensé au développement durable en recyclant la saumure rejetée par les stations de dessalement d'eau de mer, soit pour produire de l'électricité, soit pour fabriquer du sel. Tlemcen n'aura plus soif! C'est du moins la promesse faite par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, lors de la visite d'inspection et de travail qu'il a effectuée vendredi dans la wilaya. «Aujourd'hui, je peux vous dire que l'eau sera disponible pratiquement 24h / 24 dans pratiquement toutes les communes de la wilaya», a fièrement annoncé Abdelmalek Sellal lors du point de presse qu'il a tenu sous un soleil de plomb. Or, qui dit forte chaleur, dit forte demande en eau. Le ministre rassure à ce sujet en affirmant que la soif des Tlemcéniens a bel et bien été étanchée. «Il est vrai que certaines communes de la wilaya telles que Remchi souffraient d'un manque d'eau où ce précieux liquide n'était distribué qu'une fois tous les trois jours, mais incha Allah, à partir d'aujourd'hui, le problème est définitivement solutionné», a assuré le ministre des Ressources en eau. Des paroles qui sonnent comme une nouvelle bataille gagnée dans la guerre de l'eau. Mais comment Abdelmalek Sellal a-t-il réussi à gagner cette bataille dans la capitale des Zianides? La réponse est donnée tout simplement par les projets qu'il a visités vendredi dernier. Jugez-en par vous-mêmes! La première installation où le ministre des Ressources en eau a marqué une halte et qui est d'ailleurs la plus importante, est la station de dessalement de l'eau de mer de la commune de Honaïne. «L'étape la plus importante de notre visite d'aujourd'hui est la mise en service de la station d'eau de dessalement de l'eau de mer de Honaïne qui est la deuxième station de dessalement dont dispose la wilaya après celle de Souk Tleta», a-t-il souligné. Entamée en 2006 par le groupement espagnol Geida (composé des sociétés Cobra, Sadyt, Befesa and Codesa), cette station de dessalement de l'eau de mer, a une capacité de 200.000 m3/j. Le montant de l'investissement est évalué à 250 millions de dollars. La station assurera l'eau potable de 23 communes ainsi que les agglomérations urbaines du Grand-Tlemcen (Tlemcen, Mansourah et Chetouane), soit une population d'environ 555.000 habitants. 50 ans après, la bataille de l'eau est gagnée La wilaya de Tlemcen, qui compte 53 communes, ne devrait plus désormais souffrir de pénurie d'eau potable grâce à cette immense station. Cette dernière a été réalisée selon le schéma Design, Build, own and Operate, avec comme technologie utilisée, l'osmose inverse. S'agissant des composantes fondamentales du projet, cette unité comporte deux principaux systèmes, l'un sera réservé à la mobilisation et au pompage de l'eau de mer et l'autre pour le rejet de la saumure. Celle-ci n'a pas laissé indifférent Abdelmalek Sellal au fait de toutes les innovations dans le secteur de l'eau. Il a ainsi pensé au développement durable en trouvant le moyen de réutiliser la saumure rejetée. «Dans cette station de Honaïne et celle de Mostaganem on est en train d'utiliser la saumure afin de produire de l'électricité. Cela permet d'économiser près de 40% de consommation électrique», a-t-il indiqué, tout en exhortant les entrepreneurs algériens à investir dans ce genre de créneau. «Toutefois, j'ai appris que l'on pouvait également extraire de cette saumure du chlorure de sodium. J'ai alors demandé aux responsables de la station d'étudier cette possibilité», a-t-il ajouté. Cette magnifique station de dessalement d'eau de mer, dont l'architecture et les nobles matériaux utilisés font penser à un hôtel, permettra incontestablement à Tlemcen de devenir la capitale de la... ressource hydrique. Surtout qu'un centre de formation a été intégré dans cette station de dessalement. «Tlemcen a incontestablement assuré ses besoins hydriques», a-t-il précisé. M.Sellal s'est même référé à l'étymologie du mot Tlemcen qui signifie «la ville des eaux» pour indiquer que cette ville, en particulier, n'aura plus aucun problème d'eau. Cette station de dessalement d'eau de mer ne permettra pas d'étancher uniquement la soif des Tlemcéniens qui ne se contenteront plus d'avoir de l'eau (en référence à Nédroma), mais elle influera positivement sur l'irrigation des surfaces agricoles. La Baraka «Cette station permettra de mettre en réserve le barrage de Sidi Youcef, qui alimente la ville de Tlemcen, pour l'activité agricole», atteste le ministre qui met en évidence l'importance de ces projets pour l'agriculture. La visite du ministre s'est poursuivie dans la commune de Sekkak où il a eu à inspecter le barrage et la station de traitement des eaux implantés dans la commune. Comme à Honaïne, Sellal Abdelmalek s'est dit «extrêmement satisfait par ces réalisations». Voilà donc un vendredi pas comme les autres pour notre ministre des Ressources en eau, avec une visite qui aura marqué les esprits par la symbolique de cette journée empreinte de la baraka du vendredi et urtout la célébration nationale du Cinquantenaire de l'Indépendance. 50 ans après, l'Algérie a enfin gagné la bataille de l'eau... à propos de la baisse des prix du pétrole «Le gouvernement a prévu un plan B» Abdelmalek Sellal est clair. «En cas de forte baisse des prix du pétrole, le gouvernement a un plan B.» Lors de la visite qu'il a effectuée vendredi dernier dans la capitale des Zianides, Abdelmalek Sellal a bien voulu commenter le plan de restriction auquel pense le gouvernement, afin de contrer la baisse des revenus pétroliers. «Pour le moment, il n'y a aucun plan de restriction appliqué, néanmoins, je vous informe que sur le bureau du gouvernement il y a un plan de fonctionnement normal et un plan de secours. C'est-à-dire de restriction qui sera appliqué si les prix baissent en dessous d'un seuil bien défini», a-t-il indiqué. «Il est vrai que nous avons des réserves de change, mais le gouvernement ne veut pas refaire les erreurs du passé. Il ne prendra aucun risque, ce qui veut dire que s'il juge la présence réelle d'une crise, il appliquera au plus vite ce plan de restriction», souligne t-il. «Jamais on ira à l'aventure qui est le surendettement. On a déjà donné», conclut-il.