Les autorités yéménites ont libéré les 25 activistes sudistes arrêtés samedi dans le sud du Yémen où des heurts entre autonomistes et policiers ont fait au total trois morts, ont indiqué dimanche des militants. Selon des témoins, un calme précaire prévalait dimanche à Aden, principale ville du sud, qui fut samedi le théâtre de violences lors de rassemblements d'autonomistes qui commémoraient l'anniversaire de la prise de contrôle du sud du Yémen par les troupes nordistes le 7 juillet 1994. Ce calme faisait suite à la mort samedi à Aden de deux protestataires, tués par balle après l'intervention de la police contre une marche d'autonomistes. Outre ces deux morts, annoncé la veille, «un manifestant blessé est dans un état de mort clinique », a déclaré dimanche une source médicale à l'hôpital Al-Naqib à Manasoura où ont été admis des blessés. Plus à l'est, à Seyoun, ville du Hadramout, un manifestant a été tué et quatre autres blessés samedi lorsque des policiers en civil ont tiré sur des protestataires sudistes, ont indiqué des militants. Son décès porte à trois le nombre de morts samedi. Par ailleurs, «les 25 activistes arrêtés samedi, dont Yahia Saleh Saïd, vice-président du Conseil supérieur du Mouvement sudiste, ont été relâchés quelques heures après leur interpellation », a annoncé le militant Ghassan al-Chouaïbi. Leur arrestation était intervenue lors d'un rassemblement de milliers de partisans du Mouvement sudiste à Khour Maksar, un quartier d'Aden, selon ce militant. Le Mouvement sudiste demande l'autonomie, voire l'indépendance, du sud du Yémen qui avait fusionné avec le Nord en 1990. Quatre ans après l'unification, une guerre avait éclaté entre les armées du Nord et du Sud, remportée par les troupes du Nord. Les revendications des Sudistes, qui s'estiment marginalisés par le Nord, se sont intensifiées bien avant le mouvement de contestation du régime de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, lancé en janvier 2011 et qui a conduit à son départ fin février.