comme un malheur n'arrive jamais seul, les tracas des vêtements succèdent à ceux de la nourriture. Tandis que s'achève la première quinzaine du mois de ramadan non sans mal pour le citoyen en rogne contre le couffin, voici venue la seconde étape au bout de laquelle «agonisent» les bourses les plus tenaces, sans qu'une solution soit possible à la détresse du consommateur. Comme à l'accoutumée, cette année, la mercuriale ayant fait un carton au niveau de tous les marchés de la région, a permis aux grippe-sous qui sont derrière cette flambée des produits de large consommation de saigner à blanc le pauvre fonctionnaire, l'ouvrier, le modeste travailleur, dont le salaire varie entre 10.000 et 15.000 dinars, sans oublier les démunis qui représente une large frange de la population. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les tracas du vêtement succèdent à ceux de la bouffe. Il est impensable de s'estimer tranquille sans l'achat d'habits neufs à ses enfants à l'occasion de l'Aïd Seghir, tout cela parachevé par l'incontournable «douzène» nécessaire à la confection des gâteaux de la fête. «Où donner de la tête, s'il vous plaît, quand vous avez quatre bambins à nourrir et à habiller avec une misérable paie?», se plaint ce quadragénaire croisé dans une boutique de Zenqat Dubaï, miné par tous les calculs et déstabilisé par tous ses comptes et qui réplique: «Franchement, je ne saurai les satisfaire tous...» Quant à cette dame accompagnée de ses trois filles, elle dira: «J'ai fait tous les magasins de vêtement depuis hay Nadjem jusqu'aux bâtiments Sfora pour repérer des prix raisonnables, les tarifs sont les mêmes et hors de portée, à croire que les commerçants se sont donné le mot pour nous griller vivants». Somme toute, l'opinion publique demeure sceptique au regard du contrôle des prix, de l'hygiène et de la qualité du produit quand on sait que sur le terrain rien ne répond à rien et que tout va dans le sens où il n'y a que la volonté du «plus fort» - financièrement parlant, s'entend - qui s'impose et fait force de loi. A ce stade-là, ici comme ailleurs, tout comme n'importe quel mois de l'année, ramadan, le mois sacré, ne sera plus qu'un sacré mois...