Il a été décidé, hier, de maintenir la grève pour cette semaine. Le siège du Cnes où se déroulent les travaux était comble. Les débats intenses qui ont caractérisé cette rencontre convergent sur le maintien de la pression sur les centres de décision. Le délégué du lycée El Arkam dira: «Cette augmentation nous est imposée. Elle n'est pas le fruit des négociations. Le seul moyen de faire la pression sur les décideurs, c'est de maintenir la grève.» Plus loin encore, «le ministre de l'Education ne peut qu'être un médiateur entre les grévistes et les décideurs», ajoute l'intervenant. Pour un autre délégué: «Seule la tutelle assume les conséquences qui découleront de cette situation». Le représentant du lycée palais du Peuple déclare : «Nous ne sommes pas convaincus par cet acquis.» Un autre délégué précise : «On n'est pas associé à la décision sur les salaires. Pour pouvoir négocier avec la tutelle, on doit continuer la grève.» La représentante du lycée Ibn Haythem dénonce : «Il y a eu une ponction sur salaire de trois jours du mois de novembre. On n'a pas de garanties pour lever les sanctions à l'encontre des enseignants. On veut une réelle négociation sur les trois revendications. La dernière augmentation est un acquis du mouvement de protestation.» Un autre délégué remarque: «Les appels à la sagesse lancés par Benbouzid visent à dresser l'opinion publique contre les grévistes.» Un intervenant dénonce les velléités de la Fnte pour récupérer le mouvement. «Où sont passées les deux autres revendications», s'interroge un délégué. Son collègue qui juge cette augmentation dérisoire demande des négociations d'égal à égal. M.Osmane, lui, se dit outré par la campagne de désinformation orchestrée par Benbouzid. Ce dernier a déclaré, selon Osmane, que la question des salaires ne relève pas de ses compétences. «Cette augmentation annoncée par le chargé de presse de Benbouzid est, continue Osmane, insuffisante. Elle n'est qu'une prime, c'est-à-dire, non incluse dans le salaire de base.» Dans la déclaration qui a sanctionné les travaux d'hier, le CLA indique que cette augmentation prise de façon unilatérale par le chef du gouvernement vise surtout à ne pas augmenter le salaire de base. Cette prime reste, selon la déclaration, largement insuffisante au regard des qualifications des enseignants et l'évolution du pouvoir d'achat. Le CLA demande que cette indemnité soit confirmée par un décret du Conseil des ministres. Est-ce que cette prime est intégrée à la retraite? Au exte, pour le moment, ne le spécifie. Le CLA qui met en garde le ministre contre toute manoeuvre de fait accompli demande l'ouverture d'une véritable négociation. Les délégués du CLA qui réaffirment leur disponibilité au dialogue et à la négociation avec les pouvoirs publics fixent un ultimatum jusqu'à mercredi prochain. Au delà de cette date, seuls les décideurs supporteront toute la responsabilité des conséquences qu'engendrerait cet-impasse. Concernant les appels incessants de la base des deux syndicats autonomes, CLA et Cnapest, pour fédérer leurs efforts, Osmane avoue: «On est disponible à toute union. Une condition toutefois : les trois revendications et pas plus.» Il est clair que les bons chiffres annoncés par la tutelle cachent de mauvaises réalités. Il est urgent que l'administration trouve une issue finale à ce mouvement si l'on veut éviter l'année blanche qui s'annonce imminente.