Alors que les chancelleries étrangères procèdent au changement des ambassadeurs et des consuls tous les quatre ans, l'Algérie fait exception à la règle. Ni nomination, ni rappel d'ambassadeur. Le changement diplomatique attendu au courant de ce mois de juillet est suspendu. «Rien n'est encore tranché cette année», affirme un responsable du ministère des Affaires étrangères. Pour les fonctionnaires, notre interlocuteur affirme que des changements ont été opérés. Cependant, pour les postes de consul et d'ambassadeur, aucune décision n'a été prise jusqu'à présent. Notre source précise que cette décision est une des prérogatives du président de la République. Ce mouvement tant attendu n'arrive toujours pas à voir le jour. Notons qu'en règle générale, le mandat de représentants diplomatiques (ambassadeurs et consuls notamment) est renouvelé tous les quatre ans (un maximum). Ainsi, nos diplomates semblent battre des records de longévité à leurs postes à l'étranger. C'est le cas d'ailleurs, de l'ambassadeur d'Algérie à Paris, Missoum Sbih, qui est en poste depuis dix ans. Bien que son nom revient chaque année sur la liste des rappelés, ce dernier reste maintenu à son poste. Plusieurs consuls d'Algérie en France s'enracinent également. Pourtant, la communauté algérienne établie à l'étranger se plaint de l'indifférence des représentants diplomatiques et le manque de prise en charge de leurs conditions de séjour et/ou des problèmes rencontrés dans leur pays d'accueil. Notre source affirme que cela est à l'image du gouvernement. Le statu quo n'affecte pas que le staff gouvernemental, il touche aussi toutes les institutions de l'Etat. Les chancelleries algériennes à l'étranger sont dans l'expectative. Certains responsables affirment que les deux mouvements sont étroitement liés. «Il faut attendre le changement du gouvernement puis le changement dans le corps diplomatique», affirme un ex-ministre. Selon certaines sources contactées, des ministres seraient en attente d'être nommés ambassadeurs. Le nom du ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid et celui de l'ex-président de l'APN, Abdelaziz Ziari seraient ainsi en tête de la «liste d'attente».