Les sempiternels ajournements du lancement de la 3G rappellent douloureusement que la fameuse e-Algérie 2013, est un véritable bide. La 3G ou troisième génération de téléphonie mobile semble encore prisonnière d'une décision politique qui tarde à venir en Algérie. C'est du moins ce que déplorent les experts au fait des Ntic (Nouvelles technologies de l'information et de la communication) qui rappellent que la 3G existe et a déjà été adoptée par de nombreux pays depuis longtemps déjà. «Certains de nos voisins l'ont et se préparent sérieusement à la 4G qu'ils prévoient pour certain dès cette année, c'est-à-dire dans quelques mois. Autrement dit, la 3G est en fin de vie et même obsolète par rapport à l'échelle de l'évolution des technologies», relève à ce titre M.Ali Kahlane, président de l'Association algérienne des fournisseurs de services Internet. Ainsi, de source gouvernementale, l'on apprend qu'aucune décision n'a été prise pour le lancement de cette technologie dans notre pays. «Aucune décision n'a été prise concernant le lancement de la 3ème génération (3G) de téléphonie mobile en Algérie» vient, en effet, d'indiquer le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. «La date du lancement du processus d'octroi de la licence 3G sera connue en temps opportun et, par conséquent, aucune décision dans ce sens n'a été prise pour le moment», a fait savoir, ce week-end, le directeur de la communication au ministère des Ptic, Zoheir Meziane. Cet énième atermoiement advient alors que le cahier des charges relatif à la 3G ainsi que les trois opérateurs de téléphonie mobile sont pourtant «fin prêts» pour le lancement de cette technologie en Algérie, si l'on tient compte de la déclaration en mai dernier du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi. M.Benhamadi avait, toutefois, expliqué que le gouvernement temporisait le lancement de cette technologie «par souci d'équité» et qu'il ne voulait pas créer une «différenciation» entre les trois opérateurs de téléphonie mobile. Cette frilosité à s'engager résolument dans le déploiement de la 3G ne va pas sans nuire à l'économie nationale, poursuivent encore les spécialistes. Ces derniers rappellent que le retard pris dans le lancement de la 3G a bel et bien un coût. Ce retard serait incommensurable, car il s'additionne à celui que notre pays a accusé dans les TIC et qu'il traîne depuis au moins deux décennies. Pour rompre d'avec cette spirale infernale, nourrie épisodiquement d'effets d'annonce sans aucune prise avec la réalité, les gourous des TIC invitent à une rupture totale avec tout ce qui s'est fait jusqu'à présent. Seul un sursaut intrépide pourrait alors rendre à l'Algérie son rôle de leader régional, comme ce fut le cas à l'époque de l'informatique de papa. Du coup, l'Algérie continue à connaître un incommensurable retard quant au déploiement de l'Internet, alors qu'initialement, elle servait de modèle à des pays voisins qui ont fini par la devancer largement sur ce chantier actuel et aux retombées économiques, politiques et culturelles impressionnantes.