La justice française a saisi à Paris l'hôtel particulier de Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, d'une valeur estimée entre 100 et 150 millions d'euros, dans le cadre de l'enquête sur les «biens mal acquis », a annoncé vendredi une source proche du dossier. L'hôtel particulier de six étages et de plusieurs milliers de mètres carrés est situé avenue Foch (Paris XVIème), dans un des quartier les plus chics de la capitale française, a indiqué cette source, précisant que le bien avait été saisi le 19 juillet. En février les juges français Roger Le loire et René Grouman avaient déjà saisi dans cet hôtel particulier 200 m3 de biens mobiliers, lors d'une perquisition hors normes qui avaient duré plusieurs jours et nécessité l'utilisation de plusieurs camions de déménagement. Des objets de très grande valeur avaient alors été saisis. Les deux juges d'instruction français ont lancé en juillet un mandat d'arrêt international contre Teodorin Nguema Obiang qu'ils soupçonnent de détournement de fonds publics de son pays. Le fils du président Obiang avait auparavant refusé de se présenter devant ces magistrats. Les avocats de la Guinée Equatoriale avaient vu dans ce mandat d'arrêt international « une atteinte intolérable à l'ordre public international et aux relations entre Etats souverains ». L'avocat de M. Obiang conteste en effet que l'on puisse reprocher à son client un éventuel abus de biens sociaux car « un tel délit n'existe pas en Guinée Equatoriale ». Teodorin Obiang a été nommé fin mai deuxième vice-président de Guinée équatoriale, après avoir été ministre de l'Agriculture depuis 2008. Les juges français enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d'Etat africains - Teodoro Obiang Nguema, Denis Sassou Nguesso du Congo et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba - ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France.