Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a expliqué hier qu'il voulait «étudier» les nouvelles mesures envisagées par la Banque centrale européenne pour soulager la crise de la dette, qui devront passer par une demande d'aide, avant de décider s'il y ferait appel. «Je veux connaître ces mesures», savoir «si elles sont adéquates», et «alors je prendrai la meilleure décision pour l'intérêt général des Espagnols», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, interrogé sur l'éventualité d'un sauvetage global de l'économie espagnole. «Quel procédé serait utilisé?», «Que compte-t-on acheter sur le marché secondaire?», s'est-il interrogé à propos des annonces d'éventuelles interventions de la BCE sur le marché de la dette. «Nous ne le savons pas» encore et «ne pouvons pas agir de façon irresponsable», a-t-il affirmé. Il a ainsi botté une nouvelle fois en touche, comme la veille, en évitant de dire si l'Espagne allait céder et demander de l'aide afin de soulager l'énorme pression des marchés qui a propulsé à des sommets les taux qu'elle doit offrir pour se financer. Une situation d'asphyxie sur les marchés qu'il a qualifiée de «très difficile». Mariano Rajoy a cependant souligné qu'il voyait des aspects «positifs» dans la déclaration de Mario Draghi la veille. «Le gouverneur de la BCE a dit que les différences (du coût de financement des différents pays de la zone euro, ndlr) étaient inacceptables», a-t-il souligné. «Le gouverneur a dit qu'il était prêt à intervenir sur le marché secondaire» de la dette, a-t-il poursuivi. «C'est un changement important». Mariano Rajoy a placé parmi les cinq principaux objectifs de son gouvernement la volonté de travailler, avec ses partenaires européens, pour «résoudre les problèmes de liquidités, de financement» des pays en difficulté. Il a rappelé que l'Espagne était favorable à la constitution d'une union bancaire et budgétaire dans la zone euro, une position qu'il a défendue lors du sommet européen de fin juin. «Je demande à ce que ces sujets soient débattus en octobre et qu'au moins l'union bancaire soit approuvée en décembre», a-t-il ajouté.