En hommage au grand maître Cheikh Sadek el Béjaoui, l'interprête de chants et musique andalous, Nassima Chabane et le chanteur de malouf, Mohamed Bellil de Annaba ont offert un grand moment de plaisir aux mélomanes béjaouis, le soir de lundi dernier au stade scolaire Ennacéria. Dans le cadre de son programme intitulé «Nuits ramadhanesques de Béjaïa», le comité des fêtes de la ville de Yemma Gouraya poursuit ses ateliers d'animation quotidiens à travers les différents quartiers de la ville. Chaque soir les Béjaouis ainsi que les chanceux estivants qui ont choisi la destination béjaouie en ce mois sacré, sont conviés à des qaâdate inédites alliant plusieurs genres ancestraux de notre riche patrimoine musical populaire, le malouf annabi et constantinois, le style arabo- andalou et l'incontournable chaâbi, un genre ancré dans les moeurs musicales béjaouies. En effet, en plus des soirées chaâbi à la place Sidi Soufi et au café Boulouiza animées depuis vendredi dernier par les Aziz Kamel, Nana A/Krim, Zouaoui Yacine, Kacimou Bouraï, Hatali Boubekeur et autre, Malek Touati, le comité des fêtes a convié les Béjaouis et leurs hôtes de la saison estivale à une qaâda inédite de lundi soir dernier au stade scolaire «Ennacéria» en alliant deux genres ancestraux de notre riche patrimoine musical populaire, le malouf annabi et l'andalou. Cette soirée exceptionnelle réservée à un public mélomane averti, a été dédiée à la mémoire du grand maître de la musique andalouse incontestable, Cheikh Sadek el Bejaoui. Malgré sa programmation au stade scolaire et pas dans l'enceinte appropriée et habituelle, le Théâtre régional Malek-Bouguermouh, le spectacle a été un véritable moment de plaisir partagé. Mohamed Bellil, le chanteur bônois, venu de la capitale française pour animer des soirées dans son propre pays a su bercer le nombreux public présent par des chants bien connus dans le genre malouf. Accompagnée par son propre orchestre, la chanteuse et musicienne, Nassima Chabane, monte sur scène vers 23h avec son inséparable instrument «le mandole». Quelque peu perturbée et anxieuse avant sa montée sur scène en découvrant l'enceinte du stade, elle qui a l'habitude de se produire dans une salle de spectacle appropriée à son genre musical, a vite retrouvé ses repères après ses salutations courtoises et gracieuses envers un public connaisseur. Après l'incontournable «touchia» dans le mode Maya, jouée par son orchestre, de sa voix cristalline, Nassima Chabane, très à l'aise et surtout très confiante et sûre d'elle,a pris le relai pour interpréter de célèbres reprises avec beaucoup d'émotion et de nostalgie à l'instar de Ya oumi ya oumi ismek daïmen fi foumi, une chanson qu'elle a décliné en hommage aux mères, Noudjoum El lil (cheikh El Hasnaoui) et l'inattendu ricochet, Ayafroukh Ifireless, en hommage à Slimane Azem. Comme la majorité des maîtres du chaâbi, elle clôtura son récital par la célèbre chanson El Hourm Ya Rassoul Allah pour nous déclarer à la fin du spectacle: «C'est la première fois que je me produits dans un stade grand ouvert. Je ne vous cache pas mon anxiété avant de monter sur scène mais tout est rentré dans l'ordre dès l'entame du récital. Je suis contente de mon passage ici à Béjaïa qui m'a permis de rendre hommage à un monument de la chanson andalouse: Cheikh Sadek el Béjaoui».