Les gestionnaires de l'électricité innovent en matière d'excuses Près de 350 000 foyers (soit la moitié de la consommation de la capitale) ont été privés d'électricité mercredi. Décidément, les responsables de la distribution du réseau électrique ne manquent pas d'excuses! Après avoir accusé les Algériens et leurs climatiseurs, voilà qu'ils découvrent une nouvelle cible: la pollution et les feux de forêts! Après la mégapanne qui a plongé dans la soirée de mercredi plus de la moitié de la capitale dans le noir, le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (GRTE) donne une explication des plus étonnantes. «La pollution naturelle et les pollutions dues à la fumée dégagée par les feux de forêts, aggravées par des conditions atmosphériques exceptionnelles (humidité et brouillard) sont à l'origine de la chute de tension ayant affecté la moitié de la capitale dans la nuit de mercredi à jeudi», a donné comme excuse le groupe Sonelgaz dans un communiqué. «Ce manque de tension partielle a été causé par l'accumulation de pollution naturelle et de pollutions dues à la fumée dégagée par les feux de forêts, aggravées par des conditions atmosphériques exceptionnelles (taux d'humidité et un brouillard très dense) observées hier dans les régions traversées par les lignes très haute tension», a ajouté la même source. Les gestionnaires de l'électricité innovent donc en matière d'excuses qui semblent être devenues leur spécialité. Les conditions climatiques sont particulièrement appréciées par ces responsables pour justifier leurs échecs. On se souvient en début d'année quand la vague de froid avait paralysé le pays, ces responsables s'étaient réfugiés derrière la météo pour «légitimer» leur incapacité à fournir la population en gaz et électricité! Quand il fait froid, on coupe, quand il fait chaud on coupe! À ce rythme, les Algériens devront se débarrasser de leurs compteurs électriques pour les remplacer par les bonnes vieilles bougies...En tout cas, la moitié des foyers de la capitale ont encore une fois goûté aux «caprices» des gens «censés» distribuer équitablement le courant électrique. La moitié des foyers d'Alger ont encore une fois goûté les «délices» des coupures de courant durant les soirées ramadhanesques. Environ 350 000 foyers (soit la moitié de la consommation de la capitale) ont été privés d'électricité mercredi à 22 h 39 dans la région d'Alger suite au déclenchement successif de plusieurs lignes très haute tension alimentant la capitale, a précisé le Grte. «En moins de deux heures, l'ensemble des foyers ont été progressivement rétablis. Le dernier foyer coupé a été repris à 0 h 30», a indiqué le même communiqué. Plusieurs communes d'Alger (El Madania, Birmandreis, les Sources, Bab ezzouar, El Harrach, Hussein Dey, Belouizdad, Ain Naâdja, Alger-Centre, Bachdjarah, etc.), ont en effet été plongées dans le noir mercredi en soirée, a-t-on constaté. C'est le cas de la commune de Bachdjarah littéralement plongée dans le noir chaque week-end (1er-2 et 7-8 août) et cela en plein mois de Ramadhan et sans aucune considération pour les jeûneurs: Iftar à la chandelle, appareils électriques malmenés et veillée... funèbre. Les citoyens sont excédés de subir ce traitement injuste chaque week-end et demandent à comprendre: «:Pourquoi ce délestage ou problème technique récurrent concerne spécialement Bachdjarah et non les communes voisines?» Ils dénoncent également le fait que ces coupures soient opérées sans le moindre avertissement. «Il ne communique même pas pour que l'on prenne nos précautions», pestent les riverains. Les citoyens de Bachdjarah sont dans l'appréhension de vivre un Aïd El Fitr (qui coïncidera avec le prochain week-end) dans le «noir»... Par ailleurs, le réseau de transport par tramway a été également affecté par ces perturbations. Le courant a été rétabli après une heure de coupure. Pour éviter que ce scénario ne se répète, la Sonelgaz a mis en oeuvre un programme de dépollution sous tension. «Cela afin de prévenir les risques de déclenchement dans des conditions atmosphériques similaires à celles observées dans la soirée de mercredi», a souligné le groupe. Toutefois, Sonelgaz a déploré l'insuffisance de moyens face à «l'ampleur du phénomène et l'importance des réseaux affectés». Le recours au lavage sous tension par hélicoptère, tarde à être opérationnel en raison du retard dans l'acquisition de l'appareil (prévu pour le 18 juillet, il a été réceptionné mardi dernier) et des autorisations nécessaires pour le survol, selon le Grte. Néanmoins, les coupures électriques enregistrées ces derniers jours ont gagné la Toile! Les échos de la rue ont été répercutés avec beaucoup d'humour par les Dz-blogeurs. Sonelgaz a subi le plus les affronts de «geeks». Des photos montages l'ont parodiée sous différentes coutures. On cite entre autres celle mettant en scène une bougie et une bouteille de gaz. Il y est marqué «En été le courant électrique se coupe, éteignez les climatiseurs». «En hiver, il n'y a pas de gaz, il n'y a pas de gaz» ou encore celle parodiant El Adhan où il est dit que «c'est l'heure de la coupure, éteignez pour Alger et ses environs, Takabala El Lahe l'obscurité pour tous». Les caricatures ont également fait fureur. La plus partagée est celle du nouveau Champion olympique des 1500 m, Taoufik Makhloufi, qui appelle de Londres sa mère pour lui demander si elle avait apprécié sa course qui l'a mené au toit de l'Olympe. Elle lui répond que non car Sonelgaz leur avait coupé le courant électrique. Personne n'a échappé à la «faucheuse» du Net. Particulièrement le PDG de Sonelgaz Nourdine Bouterfa... En tout cas une chose est sûre, les débats sarcastiques qui se font sur les réseaux sociaux à propos des dernières coupures de courant est la voix de la rue qui témoigne de la colère de la population quant à cette situation qui perdure. D'ailleurs, la phrase qui revient comme un leitmotiv chez tous les internautes est: «50 ans après son indépendance, l'Algérie a de fréquentes coupures d'électricité alors qu'elle dispose de la plus grande réserve de gaz au monde, que sa superficie est constituée de 80% de désert avec du soleil et du vent. Et on dit Mazalna Wakfine!». La ras-le-bol de la population se fait pour le moment de façon ironique et pacifique à travers le Net. Mais si les coupures venaient à persister et les jeunes plus accès à la Toile pour déverser pacifiquement leur colère, il se pourrait qu'il sorte dans la rue où ils utiliseront le langage de la rue... À bon entendeur. Pas d'électricité, pas d'eau Dommages collatéraux de ces coupures de courant électrique, les coupures d'eau! Les foyers des régions qui ont subi des pannes électriques sont également privés d'eau car les pompes d'eau des unités de pompage qui fonctionnent au courant électrique ne marchent pas! Même si le courant revient, il faut du temps pour que cela redémarre. Le calvaire des Algérois n'est pas près de connaître son épilogue. Des perturbations dans l'alimentation en eau ont été enregistrées jeudi à Alger mais également hier vendredi. La Radio nationale l'avait d'ailleurs annoncé jeudi. Elle cite la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal). À l'origine de ces perturbations, la panne d'électricité ayant causé l'arrêt des stations de pompage, mercredi à minuit et des systèmes de production, selon la même source. Staoueli, Zéralda, Birkhadem et El Biar sont entre autres les communes qui ont été touchées par ces perturbations. La situation se rétablira progressivement. Mais elle était encore loin d'être réglée avant que nous mettions sous presse. Il est cependant important de signaler que contrairement aux distributeurs d'électricité, la Seaal a annoncé par communiqué ces perturbations. Il a ainsi informé ses clients pour qu'ils prennent leurs précautions. Un exemple que devrait suivre, ses alter ego de l'électricité qui eux, sont en mal...de communication.