L'ANP accorde le plus grand intérêt aux pays voisins et aux zones limitrophes et suit ce qui s'y passe sur le plan sécuritaire. Pour la revue de l'ANP, El Djeich, il est hors de question de rester passif vis-à-vis de la crise sécuritaire au Sahel. Dans l'éditorial du dernier numéro de la revue consacrée au thème de la sécurité nationale de l'Etat, il est fait mention des événements qui se déroulent dans la région du Sahel et qui «imposent à l'Algérie d'accorder le plus grand intérêt et d'oeuvrer avec efficacité à la préservation de la paix et de la sécurité». Il est expliqué que cette région constitue le voisinage géographique de l'Algérie et son espace vital. Mais le pays ne va pas assurer seul la sécurité dans cette région et El Djeich rappelle la coopération avec les autres pays du Sahel, qualifiée de nécessité absolue. C'est la condition émise pour que cet espace géographique de l'Algérie ne se transforme pas en voisinage stratégique «ouvert aux convoitises étrangères» pouvant faire de lui un espace de tensions «où les problèmes iront en s'aggravant et qu'il sera difficile par la suite de traiter». Qu'est-ce qui pourrait bien découler de ces convoitises? El Djeich explique qu'il pourrait s'agir d'agression, de violation du droit international et du non-respect des droits de l'homme. L'Etat est déterminé à se protéger contre ces menaces. «La sécurité intérieure de l'Etat est le reflet de sa capacité à protéger son édifice, son édifice interne de toute menace d'où qu'elle vienne», est-il poursuivi. Il est ajouté que ce projet est à poursuivre sur la voie du développement et de la concrétisation des objectifs fixés et à préserver les intérêts supérieurs du pays. Sur le plan extérieur, la revue explique que la sécurité de l'Etat repose sur la sécurisation de son environnement en oeuvrant, en coordination avec les pays voisins, à l'émergence d'un climat de paix, de coopération et de complémentarité. Sans omettre de veiller à ce que ces pays ne soient pas menacés dans leur sécurité intérieure et extérieure. Tout ceci est censé garantir un voisinage sûr, favorisant un climat de stabilité et aidant à la concrétisation de l'objectif suprême. El Djeich identifie celui du développement et de la prospérité. Le rédacteur de l'éditorial affirme que «partant de là, l'accent est mis sur la nécessité d'accorder une grande importance au voisinage pour réaliser la sécurité nationale». En évoquant le voisinage, il vient à l'esprit sa relation avec la géographie et les frontières, ce qui impose, selon la même source, d'accorder le plus grand intérêt aux pays voisins et aux zones limitrophes et de suivre ce qui s'y passe sur le plan sécuritaire en les aidant à maintenir la sécurité et la stabilité car la stabilité de l'Etat est tributaire de la stabilité du voisinage. Des données sur la sécurité sont livrées par la revue. Il est considéré que le concept de sécurité nationale a évolué pour englober la sécurisation de l'espace vital de l'Etat. Ce dernier est délimité en fonction des intérêts et des capacités. D'où l'affirmation que la sécurisation de cet espace vital, dans sa signification la plus large ou «expansionniste», ouvre la voie au recours à des stratégies de domination, d'influence, de souveraineté et de guerres hors sanctuaire, (très éloignées du voisinage géographique de l'Etat). C'est ce que l'on peut appeler le voisinage stratégique, est-il encore expliqué.