La stabilité du Moyen-Orient, le terrorisme, la prolifération des armes et l'immigration illégale sont mis en avant pour justifier des actions contre le régime. L'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi aborde sa mission avec peu d'espoir de trouver une solution pacifique à un conflit de plus en plus meurtrier, face à l'absence de consensus international, estime Neil Partrick, spécialiste du Moyen-Orient. ́ ́Le gouvernement syrien va parler à M.Brahimi car il a besoin de montrer qu'il est intéressé par les efforts diplomatiques. Cependant, aucune des parties en conflit en Syrie ne semble vouloir de compromis ́ ́, ajoute-t-il. Pour M.Partrick, une transition négociée à la yéménite semble difficile à atteindre. Depuis sa nomination, le diplomate algérien n'a cessé de répéter que l'avenir de la Syrie serait ́ ́déterminé par son peuple et par personne d'autre ́ ́. Déplorant le nombre ́ ́ahurissant ́ ́ de victimes en Syrie, il a néanmoins demandé le ́ ́soutien de la communauté internationale ́ ́. Sur le terrain, des centaines de soldats secondés par des véhicules militaires lourds ont attaqué Babbila, une localité proche de Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. ́ ́Cette localité, ainsi que celle de Yalda, sont à la lisière de quartiers rebelles de Damas comme Tadamoun (sud) et font d'objet de grandes opérations militaires pour les contrôler ́ ́, a expliqué Rami Abdel Rahmane, président de l'Osdh. Des combats ont aussi éclaté autour d'al-Qazzaz, dans le sud-est de la capitale, où les forces de sécurité ont arrêté des dizaines de jeunes hommes. D'un autre côté, la Commission européenne va débloquer une aide humanitaire supplémentaire de 50 millions d'euros pour aider les civils syriens, a annoncé la commissaire européenne chargée de l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva. Hier, cinq membres des forces de l'ordre ont été tués dans un attentat à la moto piégée qui s'est produit à la sortie d'une mosquée dans le nord de Damas après la prière. Un échec de la communauté internationale à résoudre la crise syrienne menacerait gravement la sécurité de l'Europe, préviennent Paris et Rome dans une lettre qui propose une réunion extraordinaire des ministres européens sur la Syrie en septembre à New York. ́ ́Si nous échouions en Syrie, la stabilité du Moyen-Orient serait compromise et la sécurité de l'Europe, sous tous ses aspects, du terrorisme à la prolifération des armes en passant par l'immigration illégale et la sécurité énergétique, serait gravement menacée ́ ́, préviennent les ministres italien et français des Affaires étrangères, Giulio Terzi et Laurent Fabius. Les ministres européens des Affaires étrangères ont entamé à Paphos, sur l'île de Chypre, une réunion informelle dominée par la crise syrienne. Dans leur lettre, MM. Terzi et Fabius proposent de profiter de l'occasion pour avoir une discussion ́ ́stratégique substantielle sur le rôle et l'action de l'UE en Syrie ́ ́, dont les résultats pourraient constituer ́ ́la base d'une éventuelle réunion extraordinaire ́ ́ des ministres européens sur la Syrie courant septembre, par exemple en marge de l'assemblée générale de l'ONU à New York. Dans une autre lettre, leur homologue britannique William Hague se dit ́ ́particulièrement impressionné par l'escalade de la crise des réfugiés humanitaires ́ ́ et estime qu'il faut augmenter l'aide. Jeudi à Londres, le président français François Hollande et le chef du gouvernement britannique David Cameron ont plaidé pour ́ ́accélérer la transition politique ́ ́ en Syrie, en aidant l'opposition à se fédérer dans un gouvernement qui pourrait être reconnu comme représentant le peuple syrien. Paris veut aussi plaider auprès de ses partenaires européens pour des aides ciblées aux zones ́ ́libérées ́ ́, contrôlées au sol par des comités révolutionnaires. L'Osdh a recensé près de 200 morts ces deux derniers jours (civils et soldats). Un attentat à la voiture piégée près du Palais de justice à Damas a même été annoncé.