«Benbouzid a laissé l'Ecole algérienne en ruine», affirme M.Idir Achour. A la veille de la rentrée scolaire 2012-2013, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger (CLA), M.Idir Achour, a tiré la sonnette d'alarme à propos de la situation actuelle de l'Ecole algérienne. Lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège du CLA, M Achour a affirmé que «l'Ecole algérienne est aujourd'hui sur le mauvais rail», tout en ajoutant: «Nous sommes face à des élèves ennuyés, des parents dépassés et des enseignants dégradés». Faisant le point sur l'état de l'Ecole algérienne, le conférencier a indiqué que «Benbouzid a laissé l'Ecole algérienne en ruine.» A propos du changement de ministre de l'Education nationale, le secrétaire général du CLA a indiqué que «le nouveau ministre ne peut rien faire, puisque le changement des personnes ne sert à rien du moment où la politique adoptée est la même». A cet effet, il s'est interrogé si ce nouveau ministre a la volonté et la force d'améliorer la situation. «Nous sommes très pessimistes», a-t-il répondu. Certes, le vrai changement se traduit par un vrai partenariat social, un changement radical de la politique adoptée et une révision globale du budget consacré au secteur. A ce propos, il a fait savoir qu'on est bien loin des normes fixées par l'Unesco à 6% de PIB du pays alors qu'en Algérie, on est entre 4% et 4.5% seulement. Visant à remettre les choses à leur place, M.Achour a appelé à la tenue d'une conférence nationale regroupant tous les acteurs du secteur pour essayer de se mettre sur la bonne voie. L'orateur a souligné que «le vrai problème est la gouvernance scolaire obsolète; celle chargée de mener une réforme qui a échoué dès le début». M.Achour propose de vraies réformes tout en arrêtant de faire des réformettes occasionnelles. Evoquant la situation difficile que connaît cette rentrée scolaire, le secrétaire général du CLA a réaffirmé que cette année est exceptionnelle au vu des divers problèmes qui ne sont pas encore résolus depuis longtemps. Selon lui, cette rentrée est caractérisée par l'état de surcharge des classes et des programmes où les élèves se trouvent obligés d'étudier huit heures par jour à part le mardi, sans aucune activité culturelle ni sportive. De plus, l'encadrement pédagogique souffre de la détérioration des niveaux des enseignants et la surcharge des emplois du temps. «Depuis trois ans, on n'a pas pu achever les programmes, on s'arrête souvent à la fin du deuxième semestre à cause du seuil des cours imposé par le ministère», déclare-t-il. De ce fait, il a reconnu que «l'examen scolaire n'est plus un moyen d'évaluation». «On est loin de la réalité, puisque le niveau est en chute libre», affirme-t-il. Pour l'amélioration de la situation des fonctionnaires de l'éducation, M.Achour affirme qu'«il n'y a rien de nouveau pour le personnel de l'éducation malgré l'augmentation des salaires. Cette augmentation est suivie par une augmentation de la charge de travail à plus de 18 heures pour former des formateurs dont la plupart sont en fin de carrière», a-t-il expliqué. De même, il a relevé le retard dans le versement des rappels des travailleurs de l'éducation tout en informant que seule l'Académie d'Alger a reçu la deuxième tranche de ces rappels. Parlant des problèmes du secteur de l'éducation, il a souligné que «la famille de l'éducation qui compte 640.000 travailleurs est dispersée à travers les différents statuts marqués par une ségrégation flagrante en termes de salaire de poste.» Et d'ajouter que «le grand défi est de restaurer la solidarité dans le secteur pour arracher les droits des fonctionnaires et défendre l'école publique». Ainsi, «il est temps de tracer une nouvelle voie dans le syndicat de l'éducation. Celle-ci doit être basée sur le militantisme, le partenariat et la négociation», a-t-il estimé. Au vu de cette situation délicate, M.Achour a fait savoir que «le CLA compte aller vers l'action pour exprimer la colère de ce corps le 5 octobre prochain qui coïncide avec la Journée mondiale de l'enseignant».