Les pouvoirs publics ont promis de lever toutes les sanctions. Mériane, coordinateur national du Cnapest, tient à préciser toutefois qu' «on n'a pas arrêté la grève, mais on l'a gelée», car, explique-t-il : «Nos trois revendications n'ont toujours pas été satisfaites.» M.Mériane dira en outre: «La grève sera reconduite si la tutelle s'obstine à verrouiller les voies du dialogue.» Concernant les motifs de cette décision, le coordinateur national déclare: «Il faut savoir faire des haltes stratégiques pour rebondir dans les moments opportuns. Mais aussi, nous avons répondu à l'appel du coeur des lycéens qui veulent leurs profs.» «Il est difficile, reconnaît M.Mériane, de résister à l'artillerie lourde du pouvoir. Les Pest ont été traumatisés à cause de la guerre psychologique.» Cette décision peut-elle être interprétée comme une reddition des Pest? La réponse est non, car Mériane souligne: «Le Cnapest va s'inscrire dans la durée. C'est une victoire écrasante du Cnapest qui a su briser les chaînes et détruire les dogmes.» «Désormais, le Cnapest sera, selon Mériane, un partenaire social indéniable.» Pour ce qui est des sanctions et poursuites judiciaires engagées à l'encontre des PES grévistes, l'orateur indique: «On a obtenu des garanties de la part de plusieurs walis d'annuler toutes les sanctions dès la reprise.» «Mais, précise M.Mériane, on n'est pas dupe. Jeudi, on va se rencontrer pour évaluer la situation.» S'agissant d'une probable collusion entre le Cnapest et certaines formations politiques, M.Mériane lève le voile: «Nous avons intégré trois articles (3, 13 et 77) dans la loi organique du syndicat pour empêcher toute récupération ou dérive politique.» Peut-on rattraper le retard causé par 8 semaines de grève? «On a un potentiel important d'expérience pour combler ce retard», arguera-t-il. Le coordinateur national souligne toutefois: «Nous refusons tout calendrier de rattrapage auquel n'est pas associé l'enseignant. On lutte aussi, continue le conférencier, pour organiser une deuxième session du bac.» Le Cnapest demeure, en outre, attaché à son droit d'obtenir le récépissé d'enregistrement auprès du ministère du Travail. Dans ce sens, M.Mériane ne lésine pas sur les mots: «Le Cnapest est légal, n'en déplaise à Louh, à Benbouzid et à Ouyahia. On a eu affaire à un ministre irresponsable», en ajoutant: «On a fait exploser les prétendues vérités qui consistent à faire croire que tout ce qui vient du pouvoir est une vérité absolue.» Dans le communiqué d'hier, le Cnapest déclare que «la politique du pourrissement engagée par la tutelle vise à étouffer toute protestation sociale autonome». En tout cas, M.Mériane souhaite que la tutelle ouvre le dialogue et ultérieurement des négociations pour débattre des trois revendications. Cette trêve servira-t-elle à un dénouement final de la crise? Nous le saurons dans les prochains jours.