Notre pays a obtenu 2,6 sur 10. L'Algérie participera aujourd'hui et demain à la rencontre internationale au Mexique consacrée à la signature de la convention des Nations unies de lutte contre la corruption. Si la délégation algérienne ratifie cette convention, elle démontrera du coup l'engagement de notre gouvernement à lutter contre ce fléau. La convention internationale de lutte contre la corruption vise à promouvoir et renforcer les mesures de la prévention et de lutte contre la corruption de manière plus efficace. Elle tend également à promouvoir l'intégrité, la responsabilité et la bonne gestion des affaires publiques et des biens publics. Le caractère transnational de la corruption ne fait que confirmer le fait que le problème ne peut être efficacement combattu qu'en renforçant la sécurité internationale et la coopération entre les systèmes judiciaires. En 2001, à titre illustratif, des hommes politiques, des militaires et des hommes d'affaires se sont appropriés de manière illégale et corrompue 40 milliards de dollars provenant des pays des plus pauvres de la planète, la plupart en Afrique. Cette somme faramineuse a été gardée à l'étranger sous la forme d'argent liquide, d'actions, de titres, de propriétés et d'autres biens. En Algérie, la situation est aussi inquiétante. Le rapport de Transparency International sur l'indice de perception de la corruption en 2003 a classé l'Algérie parmi les pays les plus corrompus du monde. Sur les 133 pays qui ont fait l'objet des enquêtes de cette ONG, notre pays figure en 88e place. Le score de cet indice s'étend de 10 (haut niveau de probité) à 0 (haut niveau de corruption). L'Algérie a obtenu 2,6 sur 10. Des pays du Maghreb, le meilleur score a été arraché par la Tunisie avec 4,9, c'est-à-dire en 39e position suivie par le Maroc en 70e position. La Libye, vient en 118e rang en raison de la prolifération de ce fléau dans le secteur pétrolier. Transparency International définit la corruption comme la mauvaise utilisation du pouvoir dont on est investi pour servir des intérêts personnels. Cette définition englobe la corruption à petite et grande échelles dans les secteurs public et privé. La convention internationale exhorte les gouvernements à créer les agences indépendantes de lutte contre la corruption. En Algérie, la première expérience a subi un cuisant échec. En effet, l'agence créée en 1996 a été accusée par les observateurs pour son absence d'indépendance et de transparence ainsi que sa totale inactivité. Elle fut d'ailleurs dissoute en 2000 par le président de la République sous prétexte qu'elle consommait un budget sans produire des résultats. Actuellement, c'est l'Association algérienne de lutte contre la corruption (Aacc) qui semble se proposer comme alternative. La semaine dernière, cette association a interpellé les ministres des Affaires étrangères et de la Justice pour ratifier la convention africaine de lutte contre la corruption. «Sans une telle décision, des questions ne peuvent être soulevées quant à l'engagement véritable du gouvernement dans la lutte contre la corruption», avertit l'association. Que fera le pouvoir pour améliorer le score de l'Algérie du moins vis-à-vis de nos voisins?