C'est dans une course effrénée contre la montre que s'est lancé le ministre délégué algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines, pour trouver une solution politique à la crise malienne. Première étape Nouckchott. Mettre le paquet contre le terrorisme: Oui! Intervenir militairement au nord du Mali: Non! C'est le message véhiculé par l'Algérie, adressé à la communauté internationale. La diplomatie algérienne privilégie et souligne «l'importance du dialogue» pour rétablir l'ordre au Nord du Mali. Alger et Nouackchott sont sur la même longueur d'onde. «Les deux pays sont d'accord sur l'importance du dialogue pour dégager des solutions politiques adéquates à la crise au Mali, dans le cadre du respect de l'unité et de l'intégrité de ce pays», a déclaré M. Messahel à l'issue d'un entretien dimanche soir avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Les deux hommes se sont mis d'accord pour intensifier la lutte anti-terroriste «Nous sommes pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé par tous les moyens, tout en étant pour le dialogue afin de trouver des solutions aux problèmes du nord du Mali, occupé depuis plus de six mois par des groupes islamistes armés emmenés par Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi)» a fait savoir Abdelkader Messahel.«Il y a eu convergence de vue totale sur ces points», a affirmé le ministre délégué algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines, dont la première étape dans «les pays du champ» a débuté par la capitale mauritanienne pour ensuite le mener à Bamako (Mali) et Niamey (Niger). Le Chef de la diplomatie mauritanienne lui emboîte le pas. Il a rappelé que son pays «soutient le dialogue politique entre les différentes parties, entre le gouvernement central et les mouvements qui appuient les revendications des minorités ethniques dans le Nord du Mali.» Hamdy Ould Hamady s'est montré intransigeant envers les groupes terroristes et ceux du crime organisé qui menacent la stabilité de la région. «Nous refusons (...) de façon totale et radicale les groupes terroristes et le crime organisé sous toutes ses formes», a tenu à préciser le ministre mauritanien des Affaires étrangères. Il s'agit donc de démêler l'écheveau pour que soit levé l'amalgame entre les groupes terroristes islamistes (Aqmi, Ançar eddine le Mujao) et les rebelles touareg de l'Azawad. Eviter à l'expédition militaire en gestation (intervention dont le noyau serait composé de soldats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, Cédéao, avec le soutien logistique et technique de puissances comme les Etats-Unis et la France.) qui se profile de «taper dans le tas» sans faire le discernement entre des revendications sociales et économiques légitimes des populations touarègues (qui ne remettraient pas en cause l'intégrité du Mali) et le projet aux desseins dévastateurs des groupes armés islamistes qui ambitionnent de soumettre la région en faisant régner la terreur et l'intolérance. La position algérienne repose sur tous ces éléments pour éviter le chaos au Sahel comme ce fût le cas pour le conflit libyen.