L'orateur abordera dans le détail «le complot contre son parti». Intervenant lors d'une rencontre au TRBéjaïa avec la base militante légaliste du FLN, Karim Younès, président de l'APN, s'est montré particulièrement préoccupé par la situation prévalant aussi bien au sein du FLN que dans le pays. Dans un discours de près d'une heure, devant une assistance record, le troisième homme de l'Etat a longuement insisté sur l'urgence d'agir pour, dit-il, «préserver l'ordre républicain et l'unité nationale», plus que jamais «menacés par une politique régionaliste et de division». De ses propos ressortait une inquiétude légitime face à l'évolution de la situation politique qualifiée de «grave et porteuse de germes d'une division». Faisant preuve tantôt d'assurance, tantôt d'inquiétude, l'orateur abordera dans le détail «le complot contre son parti», et le contexte politique actuel «étrange» qui se caractérise, selon lui, par «un surréalisme politique». Pour le président de l'APN, «les pressions et les intimidations exercées sur les élus et des walis ne doivent plus être des excuses», estime-t-il, en insistant que l'heure est «à la prise de position car 2004 arrive et tout changera». Auparavant, l'orateur s'en prendra d'emblée au président candidat: «Je suis fier d'être dans ma Kabylie natale qui a toujours enfanté des lions et non des nains.» Cela étant, l'orateur poursuivra en brassant un bilan très négatif du mandat de l'actuel président, qui reste marqué par «la restriction des libertés, une situation sécuritaire précaire née d'une compromission avec les sanguinaires...» Abordant la situation dans le parti, l'orateur reconnaît «l'existence d'un complot» qui est «commandité et exécuté par des gens que vous connaissez», avant de lancer à l'adresse des redresseurs qui, selon lui, «sont des chargés de mission». «Ceux qui croient que Benflis est seul, se trompent énormément», clame-t-il devant une assistance qui répliquait par des applaudissements nourris. Pour l'orateur, visiblement excédé par la tournure prise par les événements, «la gravité des révélations dont s'est fait l'écho la presse nous poussent à réagir». «Les agissements de certains», qu'il ne nomme à aucun moment, se contentant de sous-entendus, «menacent l'ordre républicain et l'unité nationale», avertit-il d'où «l'urgence de réagir». A titre d'illustration, il citera «la complicité de l'administration et de l'Entv devenues des instruments au service d'intérêts personnels.» Par ailleurs, en marge de la visite de travail qu'il a effectuée à Béjaïa, le ministre du Tourisme, M.Nordine Bennouar, s'est intéressé de près à la crise qui frappe de plein fouet le mouvement de redressement du FLN dont il se réclame pleinement. Le ministre du Tourisme a eu, donc, à rencontrer les frères ennemis en vue de les rapprocher. Au cours d'une réunion, qui s'est tenue dans une discrétion totale, le ministre a prêché la réconciliation entre les deux ailes.