Déçu par la bataille juridique, le mouvement de redressement aura fort à faire durant ce rendez-vous pour prouver sa réelle implantation sur le terrain. Le secrétaire général du parti majoritaire vient de mettre en place une stratégie de travail pour sortir le candidat du parti avec élections sénatoriales qui auront lieu le 30 décembre prochain. Dans une correspondance adressée à toutes les mouhafadhas du FLN, M. Benflis a recommandé la désignation d'un superviseur «pour contrecarrer les pressions exercées par l'administration sur les élus» et proposé deux modes de désignation des représentants du parti au Conseil de la nation. Soit «le candidat du parti à la chambre haute peut être désigné suite à un large consensus entre les différents postulants. Le candidat doit, de ce fait, jouir de la confiance des collègues». Soit les différents postulants «procèderont carrément à des élections primaires et le vainqueur de ces élections représentera le parti». Par ce procédé, Benflis vise sûrement à mettre un terme à la rude bataille, annoncée dans les coulisses, pour la désignation du postulant du FLN. D'autre part, il coupe court avec les rumeurs colportées à quelques jours de cet évènement politique, selon lesquelles le FLN n'arrive pas à dégager un consensus sur les candidatures du parti aux sénatoriales. Depuis la convocation du collège électoral par décret présidentiel, les élections sénatoriales sont devenues une nouvelle arène politique des luttes entre les «redresseurs» et la direction légaliste issue du 8e congrès. Le mouvement drivé par M.Belkhadem qui s'est ouvertement déclaré comme contrepoids à Benflis, subira un sérieux test puisqu'il organisera son «congrès réunificateur» juste avant ces élections. Déçu par la bataille juridique, le mouvement de redressement aura fort à faire durant ce rendez-vous pour prouver sa réelle implantation sur le terrain et s'affirmer en tant que «force de rassemblement» La Chambre haute du Parlement Conseil de la nation, dont les deux tiers des membres sont élus au suffrage indirect par les élus locaux est actuellement dominée par le Rassemblement national démocratique. Mais, le RND vient de perdre la majorité des assemblées locales qu'il détenait, au profit du FLN lors des élections communales du 10 octobre 2002. Une véritable aubaine s'offre à Benflis qui s'est donné comme ligne de conduite «ne rien entreprendre qui puisse compliquer la situation actuelle» depuis le début des attaques contre son parti par le cercle présidentiel. Ces élections qui surviennent en effet, dans un contexte de crise politique générale, contribueront à une décantation à même de donner une meilleure visibilité de la scène politique. Ali Benflis qui montre qu'il est l'artisan d'un FLN «rénové» et conquérant comptabilisera-t-il alors, en deux années un remarquable triplé électoral. Ses nombreuses interventions publiques et ses nombreux bains de foule aux quatre coins du pays font de plus en plus d'ombre à M.Bouteflika. L'administration, accusée d'impartialité laissera-t-elle le secrétaire général du FLN aller vers un autre succès électoral s'il arrive à dépasser l'écueil des redresseurs?