“Que ceux qui s'attaquent au parti assument leur responsabilité sur tout ce qui pourrait arriver”, affirme un responsable du parti de Ali Benflis. La direction nationale du FLN vient de convoquer une session extraordinaire du comité central pour dimanche prochain. L'ordre du jour de cette réunion porte, selon une source digne de foi, sur la situation du pays, surtout sur l'éventuelle invalidation du VIIIe congrès qui a porté Ali Benflis au poste de secrétaire général. Contacté hier, un responsable de la formation de l'ancien chef du gouvernement et candidat à la prochaine élection présidentielle, dira que son parti passera à l'offensive. “Ils ont dépassé les limites, ils sont allés trop loin”, lancera-t-il sur un ton déterminé. La session extraordinaire du comité central appellera à la mobilisation de la base, ajoute notre interlocuteur. “Le clan présidentiel ne croit pas à l'exercice de la politique de manière saine”, ajoutera le responsable du FLN, avant de mettre en garde ceux qui veulent porter atteinte depuis plusieurs mois à la stabilité du parti : “Ils doivent, désormais prendre leurs responsabilités et assumer tout ce qui peut arriver”. Des signes avant-coureurs, annoncent déjà que “la manipulation de la justice ne va pas cesser”. Un membre du bureau politique contacté, hier, fait état d'une réelle volonté d'invalider le VIIIe congrès du parti tenu en mars dernier. “Nous avons eu vent de ce que raconte le chef de cabinet du ministère de la justice à ses proches”, nous dira-t-il, avant d'ajouter : “Ce responsable affirme, çà et là que le congrès du FLN sera bientôt invalidé et ce, avant le 21 décembre prochain.” La direction nationale du parti a remis son dossier à la chambre administrative samedi dernier. Et jusqu'à ce jour, l'on ne connaît pas encore les délais accordés aux “redresseurs” pour donner leur réponse. Mais une chose est sûre, “les plaignants l'avaient dit en pleine audience qu'ils n'allaient pas répondre”. Etaient-ils si certains de l'issue qu'aurait leur affaire avec le FLN ? Un membre du bureau politique de la formation de Ali Benflis soupçonne que la justice ne rétablira pas son parti dans ses droits. La preuve ce sont les signaux donnés par le chef de cabinet du ministère géré par Tayeb Belaïz, un ministre appartenant au mouvement de “redressement” soutenant la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat à la magistrature suprême. Le FLN reçoit, en effet, des coups de toutes parts. Hier, dans un communiqué de dénonciation qu'il a signé conjointement avec un candidat du MSP, un candidat du parti de Ali Benflis aux sénatoriales s'est indigné du refus qui a été apposé à leurs candidatures. Les deux candidats soulignent que cette pratique ne va pas dans le sens de la démocratie, encore moins de l'Etat de droit et de l'indépendance de la justice. En affirmant qu'ils tiennent à leurs candidatures, les deux rédacteurs du communiqué indiquent qu'ils portent la responsabilité de ce qui pourrait arriver et la crise qui pourrait être provoquée par ce genre de comportement. C'est, en fait, toute cette situation de crise qui sera au menu de la session extraordinaire du comité central du FLN dimanche prochain. S. R.