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Voyage au coeur de la crise égyptienne
LE PRESIDENT MORSI REÇOIT UN AVERTISSEMENT DE L'OPPOSITION
Publié dans L'Expression le 06 - 12 - 2012

L'Egypte est en ébullition où le peuple éxige le retrait des pouvoirs que Morsi s'est attribués
Comme pour la révolution du 25 janvier, aucune force politique n'a pu porter les ailes de l'opposition en Egypte. Mais quatre formations politiques ont réussi à créer un front national uni et constituer par la même occasion un front réel d'opposition.
«Même durant la révolution du 25 janvier, les manifestants ne se sont jamais attaqué au Palais présidentiel de Moubarak», a affirmé un manifestant rencontré hier à la place Tahrir dans l'une des plus importantes manifestations de l'opposition contre le président élu Mohamed Morsi. Les manifestants protestent contre le projet de Constitution controversé et le décret constitutionnel par lequel le président égyptien s'est octroyé de larges prérogatives. Des intellectuels, des cadres, des communistes, des islamistes modérés, des chrétiens mais aussi des journalistes, des artistes et surtout une grande partie du peuple très modeste étaient rassemblés dés 16h de l'après-midi avec des pancartes «La li doustour» (non à la Constitution) «Irhal ya Morsi». Il est 18h quand, après une virée dans les quartiers populaires du Caire, nous nous rendons à la place Tahrir par métro. Un métro bondé à cette heure de la journée. Et l'une des conséquences de l'islamisation de la société, est la mise en place de rames de métro réservées exclusivement aux femmes. Ici, la mixité dans le métro n'est pas permise, à cause de la forte densité des voyageurs qui utilisent ce moyen de transport moderne. Nous descendons à la station Sadat, (le président qui a osé faire la paix avec les Israéliens possède une station à son nom, comme Moubarak d'ailleurs). Arrivé à la place Tahrir, nous sommes frappés par «l'ambiance de stade» qui règne sur cette place ô combien symbolique de la révolution arabe. Drapeaux égyptiens (toutes tailles) en vente, sandwich, thé à profusion, chaise de plage, bref tout est fait pour garder le manifestant des heures durant sur cette place très bruyante et mouvementée. Des lasers verts sont envoyés sur les terrasses des immeubles qui entourent la place Tahrir, pour brouiller le champ de vision des caméras des télévisions arabes, qui diffusent en direct et en simultané les images de la manifestation. A l'entrée du périmètre de la place Tahrir, les vigiles avec des gilets phosphorescents, filtrent l'accès en fouillant systématiquement les personnes qui accèdent à ladite place. On veut écarter du terrain les porteurs d'arme blanche ou de gourdins, qui pourraient provoquer des confrontations entre les manifestants. Pour mieux comprendre cette situation politique très complexe, nous abordons un homme venu avec sa femme et ses deux garçons participer à la manifestation. (Car la contestation c'est une affaire de famille et souvent on manifeste en groupe). A ce propos Zakaria, explique que l'une des premières erreurs de Moubarak, lors des manifestations du 25 janvier, c'est justement d'avoir coupé le signal des télévisions et l'Internet lors du grand rassemblement du million. Du coup, la majorité des parents ont rejoint la manifestation à la recherche de leurs senfants ce qui a multiplié le nombre des manifestants par deux ou trois.
Pour Zakaria, Morsi n'a pas été élu honnêtement. Lors de la campagne pour la présidentielle, il explique que les partisans du parti El Houria oua Adala (la liberté et la justice), proche du mouvement des Frères musulmans, ont distribué à la majorité des égyptiens nécessiteux, des cartons avec les produits de première nécessité (sucre, huile.....) et 200 livres égyptiennes. Le parti de Morsi comme tous les mouvements islamistes profite de la misère et la pauvreté des égyptiens pour récupérer des voix et gagner sa place politique. Il faut dire que le parti dont est issu Morsi est très présent dans les quartiers populaires du Caire. Les centres commerciaux «Tawhid Oua Ennour» en est un exemple. Ce sont les premiers centres commerciaux organisés par les islamistes. Tous les travailleurs sont musulmans, les femmes doivent impérativement porter le voile et aucun chrétien n'est admis pour y travailler. Ces centres commerciaux halal offrent des remises et des prix très abordables pour la population du Caire.
Qui dirige le mouvement d'opposition?
Comme pour la révolution du 25 janvier, aucune force politique n'a pu porter les ailes de l'opposition en Egypte. Mais quatre formations politiques ont réussi à créer un front national uni et constituer par la même occasion un front réel d'opposition. Parmi ces leaders politiques il y a Hamdeen Sabahi, un nassérien socialiste, qui peut prétendre avoir le soutien de la majorité du peuple. Il représente le courant le plus populaire, qui oeuvre pour le respect des idéaux de la révolution. Il est suivi par l'ancien prix Nobel de la paix, Mohamed El Baradei, du Hizb Doustour, qui constitue l'un des pôles importants de l'opposition en Egypte. Mais également Al-Sayyid al-Badawi du Hizb el Wafd El Djadid, qui regroupe aussi bien les chrétiens que les musulmans d'Egypte. Et enfin, Amr Moussa, l'ancien ministre des Affaires étrangères sous Moubarak et ex-candidat à la présidentielle égyptienne, qui vient de lancer sa formation politique Hizb Mouna et compte apporter sa pierre à l'édifice de la pyramide de l'opposition égyptienne. En dépit de leurs divergences politiques, et de leur parcours professionnel, ces responsables de partis constituent le principal clan des partisans politiques pour la sauvegarde du Doustour égyptien. Mais leur faiblesse politique réside (pour certains en tout cas), dans leur passé ou parcours politiques. C'est pourquoi, Hamdeen Sabahi, Mohamed El Baradei, Amr Moussa et
Al Sayyid Badaoui, sont poursuivis par un procureur pour conspiration avec des parties étrangères et pour tentative de renversement du régime. Mais en fait, la véritable opposition au président Morsi, est la rue égyptienne avec toute sa composante sociale, culturelle et politique: le riche et le pauvre, l'élite et la classe inférieure, l'intellectuel et l'ignorant, le musulman et le chrétien. Les opposants ont baptisé la journée de protestation «dernier avertissement» et plus de 22.000 personnes avaient assiégé le palais présidentiel El Ittihadia à Héliopolis, dans la banlieue chic du Caire. Les affrontements entre les manifestants et les forces policières ont fait 18 blessés et les manifestants ont réussi à franchir les barbelés qui entouraient le palais et les policiers ont été contraints de battre en retraite. Pour éviter un éclatement de la situation, le président Morsi a quitté le palais, sous une protection très renforcée. Mais dès le mercredi matin, il est revenu aux commandes du pays, avec la détermination d'un président élu.
La crise politique que vît l'Egypte dure depuis la promulgation du décret constitutionnel le 22 novembre et elle s'est approfondie depuis l'annonce de la tenue du référendum le 15 décembre sur le projet de Constitution. Selon un expert égyptien, 52% des articles de la nouvelle Constitution ont été modifiés et seulement 16% des articles ont été amendés. Parmi les articles qui posent le plus problème c'est le pouvoir de la justice de fermer des journaux. Ce qui constituerait une atteinte à la liberté d'expression.
La Constitution sacrée
De nombreux quotidiens ont décidé de ne pas paraître en signe de protestation contre le projet de Constitution qu'ils considèrent comme un texte limitant la liberté individuelle et la liberté d'expression. Le Front du salut national, qui regroupe une coalition des quatre formations de l'opposition, a lancé un ultimatum jusqu'à vendredi pour qu'il réponde à leurs exigences: à savoir l'annulation du décret constitutionnel et du projet de Constitution. Des menaces qui ne font pas peur à Saad Al-Katatni, le chef du Parti justice et liberté, la branche politique des Frères musulmans et dont est issu le président Morsi, qui affirme que la crise politique sera finie après le référendum sur la Constitution. Alors que les magistrats sont divisés sur la démarche à prendre face au référendum, le Conseil supérieur de la justice a décidé de déléguer des magistrats pour superviser le référendum malgré l'appel au boycottage de plusieurs juges.
En tout cas, la démonstration de force de l'opposition mardi, ne constitue pas une menace réelle pour le président Morsi, qui reste protégé par sa légitimité populaire et constitutionnelle, même si vendredi prochain une autre manifestation de l'opposition est prévue pour rappeler les engagements et les principes de la révolution du 25 janvier.


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