Le leader de Wafa, Ahmed Taleb El Ibrahimi sera aujourd'hui à Constantine pour inaugurer sa tournée qui le mènera ensuite à Mila et Oum El-Bouaghi. Une première sortie publique ou, devrait-on dire un retour après cinq années d'éclipse totale dans le but de jauger sa popularité en prévision de l'échéance électorale d'avril 2004. L'ancien rédacteur en chef de la revue Le Jeune musulman, née pendant les années 50 sous l'égide des ulémas, n'a pas, à proprement parler, une base militante dans la ville d'Ibn Badis. Tout au plus, il était entouré lors de l'élection présidentielle de 1999 de quelques cadres et élus locaux du FIS dissous qui ont pu créer quelque sympathie dans les quartiers populaires, considérés jadis comme des fiefs acquis aux islamistes. Cela dit, on ne peut spéculer sur les chances du candidat Taleb de séduire l'électorat constantinois d'autant que la part islamiste de cet électorat reste inconnue, voire imprévisible. A contrario, les contours de la sympathie dont jouit Mouloud Hamrouche sont davantage visibles à Constantine. L'ancien chef du gouvernement bénéficie de l'adhésion de toute sa famille implantée dans sa ville natale et de son entourage ainsi qu'un nombre non négligeable d'anciens moudjahidine et d'officiers de l'armée. Ce cadre assez restreint parraine tout un réseau d'universitaires et de cadres de la jeune génération qui viennent d'ailleurs de réactiver le comité de soutien créé en 1999. dans un communiqué signé le 20 décembre dernier, ce groupe réitère son soutien à la candidature de Mouloud Hamrouche tout en rappelant les bienfaits de l'empreinte de son oeuvre dans l'instauration de la démocratie en Algérie et partant du profil idéal de l'homme pour mettre fin à la dérive du pays et redonner espoir au peuple. Toutefois, l'on sait d'ores et déjà que cette adhésion sera amputée du groupe de l'Unja qui était derrière Hamrouche en 1999 et qui a rejoint cette fois le clan des redresseurs au profit de Bouteflika, à sa tête le ministre Rachid Boukerzaza.