C'est en sa qualité de président du mouvement Wafa qu'Ahmed Taleb Ibrahimi s'est rendu hier, en fin de journée, au siège du FLN pour apporter son soutien à son secrétaire général, Ali Benflis, victime d'un complot allant toujours crescendo. Le porte-parole du mouvement, joint hier par téléphone, nous a indiqué que «si le président de Wafa a tenu à se rendre en personne, au lieu de téléphoner ou d'adresser un quelconque communiqué, c'est qu'il a mesuré la pleine portée d'une pareille injustice». Il faut, en effet, rappeler que le parti que préside Ahmed Taleb Ibrahimi a été interdit par Zerhouni il y a de cela quelques années sans le moindre argument recevable, et en contradiction flagrante avec la loi organique relative aux partis politiques. Ahmed Taleb Ibrahimi, qui hésite encore à confirmer sa candidature dans un climat aussi délétère, n'a pas mis les pieds au siège du FLN depuis 1999. Connaissant sa position relative à ce parti, le geste est d'autant plus fort qu'il s'est voulu être «un acte symbolique venu dénoncer, par principe, cette cabale de mise au pas de la classe politique algérienne et ces graves atteintes aux principes sacrés de liberté et de démocratie». Notre source ajoute que Ali Benflis s'est montré particulièrement «sensible» à cette marque de solidarité à un moment où il appelait lui-même de tous ses voeux un sursaut national pour «contrecarrer les desseins du président-candidat». Lors de sa conférence de presse, qui avait eu lieu quelques heures auparavant, Benflis, en tant que leader du premier parti du pays, avait confirmé ses contacts avec de nombreux leaders et chefs de partis politiques. La possibilité qu'il soit signataire de la plate-forme de revendication n'est donc pas exclue. Celle-ci, qui reprend les grandes lignes déjà développées par Taleb, demande la neutralité de l'administration, le départ de Zerhouni et d'Ouyahia et l'arrêt de l'utilisation des deniers publics au profit de la campagne électorale de l'actuel locataire du palais d'El-Mouradia.