Une dizaine de délégués de l'aile «anti-dialoguistes» du mouvement citoyen ont tenu, hier, à Alger, un point de presse au siège du quotidien Le Soir d'Algérie. Ce qui a dû motiver le déplacement de cette aile radicale du mouvement citoyen vers la capitale, ne se résume, selon toute vraisemblance, qu'à l'intention de «discréditer», autant que faire se peut, le processus du dialogue, entamé samedi dernier entre le gouvernement et les délégués «dialoguistes» du mouvement citoyen. D'ailleurs, ces délégués «dialoguistes» ne sont, aux yeux de Rabah Tissilia, qui a donné le coup d'envoi de la conférence de presse, qu'«une infime minorité démasquée au sein du mouvement citoyen». Rabah Tissilia, délégué de Boumerdès a, d'emblée, mis l'accent sur le fait que «les dialoguistes ont i la plate-forme d'El-Kseur en s'engageant dans un processus de compromission avec le pouvoir mafieux et assassin». Les anti-dialoguistes du mouvement citoyen, représentants de la Cadc, Cicb ainsi que ceux de la wilaya de Boumerdès, Alger et Bouira, ont tous dénoncé le processus du dialogue avec le pouvoir qui, selon eux, «oeuvre pour la déstructuration sociale, économique et culturelle de la région afin de neutraliser politiquement et électoralement la Kabylie». Zoheïr Benkhellat, délégué de la Cicb n'a pas manqué, lui aussi, de tirer à boulets rouges sur les dialoguistes qu'il accuse de «compromission, moyennant quelques dividendes bassement matérialistes», et d'«un carriérisme aveugle suscité et encouragé par le gouvernement et relayé par la mafia locale». Les antidialoguistes n'ont cessé de répéter qu'«il n'y a aucune volonté de la part du pouvoir pour régler la crise de Kabylie». Et pour cause, ils accusent ouvertement le pouvoir de «canaliser et réduire le mouvement par l'octroi de moyens logistiques, médiatiques et politiques, tels que le financement secret des conclaves, et la mobilisation des journaux dans la région pour de l'intox». Le délégué de Labaâ Nath Irathen, Hocine Mameri, a, quant à lui, déclaré que l'«argent que Bouteflika a octroyé à la Kabylie n'est destiné qu'à asservir la région à des fins électoralistes». Hocine Mameri a également laissé entendre que le processus du dialogue qui se tient actuellement est rejeté par la population. Dès la semaine prochaine, des actions de rue verront le jour pour manifester le mécontentement des citoyens.