Les combattants islamistes du Mali sont une menace pour la Tunisie qui est en train de devenir un «corridor» pour les armer, a jugé le président tunisien Moncef Marzouki. Interrogé sur sa position concernant l'intervention militaire française au Mali pour appuyer l'armée contre les combattants islamistes, M.Marzouki s'est gardé d'apporter un soutien clair à Paris. «La situation est tellement complexe, bien sûr nous aurions préféré une solution politique négociée», a-t-il souligné. «La situation au Mali nous inquiète depuis toujours parce qu'on commence à savoir que nos propres jihadistes entre guillemets sont en relation avec ces forces terroristes. On a l'impression que la Tunisie est en train de devenir un corridor entre l'armement libyen et ces régions-là» du Mali, a-t-il dit dans un entretien à la chaîne France 24. Marzouki fait référence à un trafic d'armes issues de l'arsenal du colonel Mouammar Gueddafi et qui, via la Tunisie et l'Algérie, vient alimenter les forces islamistes dans le nord du Mali. «Nous suivons avec beaucoup d'attention ce qui se passe dans ce nid de frelons, car il s'agit d'un nid de frelons qui peut menacer la sécurité de l'ensemble des pays dont la Tunisie», a-t-il ajouté.