Au-delà des appréhensions d'ordre politique, un regain d'intérêt semble se dessiner à l'horizon. Nul doute que la conjoncture politique que traverse aujourd'hui notre pays aura des répercussions négatives sur les investissements étrangers. La convocation de l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles par le Parlement européen s'inscrit en droite ligne du climat de suspicion créé au lendemain des décisions prises dans notre pays à l'égard de la formation politique du FLN. En effet, les acquis démocratiques enregistrés jusqu'à ce jour s'apparentent aux yeux des Occidentaux à une mascarade qui ne dit pas son nom et qui risque, demain, d'entraîner avec elle une remise en cause de tout le processus de démocratisation de la vie politique. En fait, les appréhensions commencent à voir le jour au-delà de la Méditerranée où le discours prôné ne reflète en rien l'action entreprise. Presque jour pour jour, on se rappelle ce février 2003 lorsqu'une délégation du Medef a eu l'occasion de visiter notre pays. Cette première visite qualifiée par les deux parties d'importante avait permis, on s'en souvient, à un éventail d'entreprises hexagonales opérant dans différents secteurs d'activité de dégager des pistes susceptibles de partenariat avec des opérateurs nationaux, en dehors des hydrocarbures. Ainsi, la venue prochaine du Medef dans notre pays est à inscrire dans un nouvel élan dans les relations bilatérales entre les deux pays, refroidies, au plus fort de la crise sécuritaire. Cette frilosité affichée jusqu'à une date récente par les opérateurs et investisseurs étrangers a déconcerté plus d'un. Certains n'avaient laissé que des bureaux de liaison tenus par un personnel réduit. Au-delà de ces paramètres, on note, aujourd'hui, que les excellents indicateurs de conjoncture économique et la forte croissance économique de notre pays suscitent un regain d'intérêt des entreprises et opérateurs économiques de l'Hexagone. C'est ainsi qu'en marge de la troisième Convention France-Maghreb, le patron de GEP, un groupement de 150 entreprises françaises parapétrolières, indiqua que «les conditions sont réunies pour une relance et un accroissement de l'investissement étranger en Algérie». Le GEP prépare déjà, pour mai prochain, le forum Algol (Alger, Gaz and Oil) qui regroupera une cinquantaine d'entreprises intéressées par des activités périphériques à celles de l'exploitation pétrolière. De son côté, le représentant de l'Association mondiale des petites et moyennes entreprises souhaite que notre pays rejoigne ce groupement implanté dans 112 pays. Il est évident, cependant, et ce, au vu des chiffres avancés, que la majorité des responsables d'entreprises françaises présents à la convention ont estimé que «le marché algérien est très captif et que de nombreux projets ont été identifiés». Bien d'autres entrepreneurs activant dans des domaines divers, allant de la manufacture à la prestation de service, en passant par la formation des ressources humaines où notre pays accuse un retard certain, ont exprimé le même optimisme. Finalement, la troisième Convention France-Maghreb, qui a été présidée, rappelons-le, par notre ministre de l'Energie et des Mines, a regroupé près de 1400 participants et visiteurs. Une réussite où l'Algérie a été la vedette sous-tendue par sa bonne santé économique. La France au même titre que l'Espagne et l'Italie sont unanimes pour reconnaître la reconversion de notre secteur public. Ces pays ont pris une certaine avance sur d'autres, car ils sont présents dans le bâtiment, le transport et le secteur bancaire. Ainsi, le spectre d'une crise politique ne peut enfreindre toute politique économique.