Selon une étude, l'Algérie est classée en tête des pays arabes candidats à un «partenariat stratégique» avec la Grande-Bretagne. L'Algérie n'est plus considérée comme une destination à risque pour les étrangers. D'ailleurs, l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, M. Andrew Tessoriere, a personnellement affirmé samedi dernier en soirée que «l'Algérie n'était plus un pays déconseillé aux Britanniques». Cette déclaration qui émane du représentant officiel de la diplomatie britannique s'appuie sur le fait que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée ces dernières années. S'exprimant en marge de la présentation du rapport «Emerging Algeria», établi par le bureau Oxford Business Group, l'ambassadeur a souligné l'amélioration effective de la situation sécuritaire en Algérie, indiquant en ce sens que le gouvernement britannique «a changé positivement» d'avis à l'égard des ressortissants britanniques désirant se rendre en Algérie. Cette décision intervient au lendemain de la visite à Alger du ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw qui, lors de son séjour algérois, a certainement discuté avec les responsables algériens de la question du déplacement des étrangers dans le pays. Il y a également lieu de signaler que ce signal fort de la Grande-Bretagne sera sans doute politiquement appuyé par le Premier ministre, Tony Blair, dont on annonce la visite pour le mois de juin prochain. Désormais donc, les Britanniques peuvent se rendre «en toute sécurité dans le Sud du pays avec des agences sûres, mais également dans le Nord et ce, quel que soit le mode de transport utilisé», y compris en bus ou en voiture, a encore ajouté le diplomate britannique. Par ailleurs, et pour soutenir les déclarations de M.Tessoriere, l'ambassade a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle assure qu'«il n'y a plus de recommandations contre les voyages en Algérie». Même la recommandation de ne pas voyager par route au nord de l'Algérie, indique le communiqué, a été supprimée. «Ces nouvelles recommandations, contenues dans le «Travel Advice» et publiées par le Foreign Office, ont été faites «en rapport avec la très nette amélioration de la situation sécuritaire en Algérie », précise la même source. C'est là un signe évident d'un retour de confiance des autorités anglaises par rapport à l'Algérie. Trop réticent durant la décennie rouge, vis-à-vis de notre pays, le Royaume-Uni semble avoir pris la décision de fermer définitivement la parenthèse. Le Royaume-Uni, faut-il le signaler, est le premier pays occidental qui encourage ses ressortissants à se déplacer sans aucune crainte en Algérie. Cependant, d'autres pays comme les USA et la France appellent toujours leurs ressortissants à être prudents en se rendant en Algérie. Notre pays, qui a vu le départ de ressortissants étrangers et la fermeture de nombreuses représentations diplomatiques durant la décennie rouge, devient aujourd'hui un pôle stratégique que se disputent des capitales mondiales. Le retour de la stabilité a permis, faut-il le souligner, de créer une véritable dynamique économique. Evolution de la croissance économique, baisse du taux de chômage, création d'emplois, développement des investissements, sont autant d'indices positifs qui démontrent la bonne santé de l'économie nationale. A ce propos, l'ambassadeur relève que «l'Algérie se porte mieux et ceci a été constaté non seulement par le rapport d'Oxford Business Group, mais également par les plus grandes institutions financières dans lesquelles le Royaume-Uni est partie prenante». M.Tessoriere souhaite développer davantage les relations entre les deux pays, notamment à travers la création d'un climat attrayant pour l'investissement. Selon l'ambassadeur, le gouvernement de Tony Blair s'engage même à «soutenir l'Algérie dans son programme qui vise à développer le secteur du tourisme». Cette bonne intention traduit, bien entendu, l'intérêt que porte ce pays à l'Algérie. Selon une étude élaborée par le ministère britannique des Affaires étrangères, l'Algérie est classée en tête des pays arabes candidats à un «partenariat stratégique» avec la Grande-Bretagne. Ce choix a été apporté non seulement parce que les besoins énergétiques du Royaume-Uni l'exigent, mais surtout du fait que l'Algérie «répond aux critères retenus pour définir ce partenariat». Pour qu'un pays puisse jouir de la qualité de partenaire stratégique, il doit, selon l'étude, disposer de ressources énergétiques, posséder les moyens de développement et d'échanges commerciaux, outre la coopération sécuritaire, la lutte contre la migration clandestine et les rapports avec l'Union européenne. L'intérêt pour l'Algérie est aussi expliqué par les opportunités réelles d'investissement ainsi que par l'important potentiel du marché algérien surtout avec la réalisation du programme quinquennal de relance économique. Ce regain d'intérêt apparaît notamment au travers de la révision du risque Algérie par l'organisme officiel britannique de couverture de crédits à l'étranger (Ecgd). Cet organisme qui assure une couverture en Algérie pour une période de dix ans, a effectivement baissé le risque au niveau 2, comme cela est le cas dans de nombreux pays. Cette nouvelle évaluation conduirait, sans doute, à l'élargissement des crédits à tous les créneaux d'investissement qui étaient limités au seul secteur des hydrocarbures. Cela intervient au moment où les relations entre les deux pays connaissent une nouvelle dynamique marquée particulièrement par des échanges de visites officielles.