Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a demandé aux Etats-Unis de prouver leur «sincérité» avant d'entamer des négociations directes proposées par le vice-président des Etats-Unis Joe Biden, dans un entretien diffusé hier par Euronews. «Les négociations auront lieu seulement lorsque nous aurons suffisamment confiance dans la sincérité des Américains», qui selon lui ne se sont pas montrés sincères par le passé, a déclaré M. Salehi, présent à la conférence internationale sur la sécurité de Munich (sud de l'Allemagne). La veille, Joe Biden avait qualifié d' «offre sérieuse» l'appel lancé à Téhéran à reprendre les négociations sur le dossier nucléaire controversé de l'Iran. «Nous sommes prêts à avoir des discussions bilatérales avec la direction iranienne (...) ce ne sera pas en secret et nous en informerons nos partenaires», avait déclaré M.Biden, qui participe également à la conférence de Munich. A propos des négociations sur le nucléaire entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), M.Biden avait estimé qu'il y avait «du temps et de la marge pour la diplomatie, secondée par une pression économique», pour tenter de trouver une solution négociée à la crise du nucléaire. Après plusieurs mois d'interruption, l'Iran et les grandes puissances ont repris contact à la mi-décembre pour relancer les négociations nucléaires. Sur ce sujet, Ali Akbar Salehi, a annoncé hier à Munich que la prochaine réunion entre son pays et le groupe 5+1 sur le dossier nucléaire se tiendra le 25 février au Kazakhstan. «J'ai une bonne nouvelle. J'ai entendu hier que le groupe 5+1 se réunirait au Kazakhstan le 25 février», a déclaré M.Salehi, en parlant des négociations de son pays sur le dossier nucléaire à la Conférence sur la sécurité de Munich. L'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) avaient repris contact à la mi-décembre pour reprendre les négociations nucléaires après plusieurs mois d'interruption, mais ils n'avaient jusqu'à présent pas pu se mettre d'accord sur le lieu et la date de la prochaine réunion. Le dernier round des négociations avait eu lieu à Moscou en juin 2012. M.Salehi a par ailleurs indiqué que son pays pourrait accepter l'offre de négociations bilatérales avec les Etats-Unis, que le vice-président Joe Biden a présentée samedi à Munich. «Nous sommes tout à fait prêts à mener des négociations, mais cette fois, il faut que l'autre partie ait vraiment envie de parvenir une solution», a-t-il déclaré. Les puissances occidentales soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran a toujours démenti. En particulier, l'Iran refuse de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium en affirmant qu'il a un but uniquement civil, contrairement aux accusations occidentales.