L'émir salafiste Nabil Sahraoui prône le djihad jusqu'à la mort et dévoile ses liens avec El-Qaïda. Pour «un djihad perpétuel» en Algérie et une «attaque virulente» à l'encontre des Etats-Unis telle est en substance ce qu'on peut relever du premier entretien de Nabil Sahraoui alias Abou Ibrahim Mustapha, l'émir du Gspc qui a remplacé Hassan Hattab depuis quatre mois. Le groupe salafiste revient à la surface dans un entretien-fleuve, réalisé par «la section communication et audiovisuelle du Gspc» où il expose les objectifs de ce groupe sanguinaire et tente en filigrane de disculper son groupe des crimes commis à l'encontre de la population civile. Le premier point soulevé dans cet entretien touche à la création de ce groupe, fondé par Abou Mossab Abdelmadjid alias Dichou, décédé lors d'un accrochage avec les forces de sécurité. Nabil Sahraoui disculpe son mouvement, ajoutant par là qu' «il est innocent des massacres et de la trêve avec le Taghut ». Ainsi, pour Sahraoui, «les massacres commis contre le peuple innocent sont d'atroces crimes que ne peut accomplir un musulman. Ils sont l'oeuvre des éléments dirigés par Antar Zouabri et du régime au pouvoir...» Toujours et dans l'ordre des réponses données, l'émir du Gspc a tenté de minimiser les nombreuses dissensions au sein de son groupe. «Toutes les informations diffusées à ce jour, ne sont que des mensonges», dira Nabil Sahraoui et que «le djihad va se poursuivre sur cette terre et les moudjahidine sont en perpétuelle mobilisation.» Aussi, pour ce terroriste, les informations véhiculées entre le Gspc et le gouvernement, «sont fausses». Il a démenti «la volonté des salafistes de se joindre à la concorde civile, de se repentir ou de se rendre». Le Gspc «combat ce régime qu'il trouve impie et oppressif». Ces gouvernants «ne méritent ni conscience, ni état d'âme, ni confiance, ni pacte, ni réconciliation, ni trêve et ne méritent que le repentir ou le sabre...». Cette précision de taille nous renseigne sur le noyau dur de ce groupe et le refus total de sa reddition. Il est évident cependant que la référence reste la charte du Gspc, une sorte de code de conduite politique, idéologique et militaire, édicté sous la coupe du madjliss echoura, présidé actuellement par Mossab Abed Aouadoud. Ainsi, la collusion entre le Gspc et Al-Qaïda est de deux types: «D'abord l'action du Gspc est une action complémentaire à celle des autres groupes et poursuit l'objectif sacré et commun à tous les frères musulmans d'instaurer un califat clairvoyant en terre d'islam», indiqua Nabil Sahraoui. Le second point est qu'il «faut éduquer le musulman sur la loyauté, l'Islam et la sunna». Réagissant à la liste noire du département d'Etat américain qui a catalogué le Gspc comme «groupe terroriste international» depuis quatre années, Nabil Sahraoui considère cette action comme «une hérésie». Il dira à ce sujet qu'«il existe le camp de droit et de la vérité ainsi que celui de l'injustice et du kofr». Dans ce cadre, l'émir du Gspc s'en prendra aux Américains et surtout à leur coopération avec l'Algérie en affirmant que «cette coopération est passée par plusieurs étapes allant du soutien financier à l'échange de renseignements jusqu'à l'ouverture d'un bureau de renseignements américain en Algérie, la fourniture d'armes et de munitions, d'équipements militaires...». Le réquisitoire anti-américain a été dressé par cet émir. «L'Amérique ne connaît pas les lois, ne reconnaît rien et fonctionne selon ses intérêts». Ainsi, la guerre doit être permanente pour Nabil Sahraoui. Enfin, cette sortie médiatique sera ponctuée par des allusions au soutien du Gspc aux autres groupes islamistes à travers le monde. Sahraoui s'est promis de «combattre la laïcité, la franc-maçonnerie, le communisme, la démocratie et toute idée ou pensée qui contredit la pensée salafiste». Le djihad dans ce cas de figure, «est le devoir le plus sacré» selon les dires de Nabil Sahraoui qui n'a soufflé aucun mot sur Hassan Hattab dont on ignore encore le sort.