Il a renvoyé la balle, en culpabilisant Ali Benflis. «Ce sont ceux qui, hier, glorifiaient le ministre de l'Intérieur qui le critiquent aujourd'hui. En outre, l'Etat d'urgence ne gêne en rien l'activité politique dans le pays». C'est ce qu'a affirmé, hier, M.Norddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en marge de la visite de travail et d'inspection qu'a effectuée le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, dans la wilaya de Tindouf. «D'ailleurs, aucune décision allant dans le sens contraire, quant à la liberté d'activité politique n'a été prise durant toute la mandature de Abdelaziz Bouteflika», a-t-il justifié. Un argument battu en brèche par les dernières manifestations politiques réprimées par ses services. Pour preuve, les derniers sit-in prévus à Constantine et à Skikda par le FLN ont été catégoriquement interdits sur «décision venue d'en haut», avaient répliqué les éléments du service d'ordre chargés d'interdire ces manifestations. Concernant justement l'interdiction des manifestations, particulièrement au niveau de la capitale, le ministre de l'Intérieur, avec un sourire ironique, a renvoyé la balle, en culpabilisant Ali Benflis, «c'est lui qui avait voté cette ordonnance de loi alors qu'il était Chef de gouvernement. De ce fait, il n'a qu'à assumer ses décisions», a-t-il rétorqué. Une façon bien singulière de se laver les mains en maintenant en vigueur la décision d'interdire toute manifestation au niveau d'Alger. Abordant le sujet de l'invalidation du VIIIe congrès du FLN, Zerhouni s'en remet aux décisions de justice. Dans le même sillage à la question de la tenue du congrès réunificateur que tente de tenir le mouvement dit «de redressement» alors que le verdict final n'est pas encore connu, Zerhouni s'est contenté de répliquer «la question ne s'est pas encore posée». Au sujet des accusations du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, M.Mohamed Bénaïssa que Tindouf est la base arrière de milliers de séparatistes armés menaçant l'intégrité et la souveraineté du Maroc, Zerhouni a esquivé la question en renvoyant les journalistes au Front du Polisario. «L'Algérie abrite des réfugiés sahraouis en toute transparence», a-t-il déclaré. En marge de cette conférence, Norddine Yazid Zerhouni a déclaré que la wilaya de Tindouf, à l'instar des autres wilayas du pays, vient de bénéficier d'une enveloppe budgétaire complémentaire de 3 milliards de dinars. Cette enveloppe vient s'ajouter à celle octroyée dans le cadre de la loi de finances pour l'année de 2004 et qui était de l'ordre de 26.6990.000,00 DA. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a justifié cette rallonge budgétaire par les besoins de la région sur proposition des élus locaux. En outre, il a expliqué que la priorité est donnée aux projets d'utilité publique devant générer des richesses et des postes d'emploi. Des besoins qui varient en fonction des secteurs. C'est ainsi que la part du lion est revenue au secteur des routes avec une enveloppe de 95 milliards de centimes pour désenclaver la wilaya. Tandis que le secteur de l'habitat s'est vu octroyer 8 millions de dinars devant servir à la construction de 450 logements pour résorber l'habitat précaire, pour la réalisation d'une station de lagunage et d'une station d'AEP. Le secteur de l'hydraulique s'est vu attribuer une enveloppe de 290.000.000,00 DA, alors que l'agriculture a bénéficié de 100.000.000,00 DA pour la réalisation d'un forage de 600 m de profondeur à Oum El-Assel en plus de 25 petits puits. En outre, cette enveloppe supplémentaire devra servir à la construction d'un parc OMS, de deux bassins de natation, d'un centre culturel ainsi qu'à la réalisation et l'extension de l'aérogare de l'aéroport de Tindouf dont le montant s'élève à 90 millions de dinars.