Les dix accusés d'association de malfaiteurs et de trafic de came, pris au moment d'embarquer à Alger pour Marseille, risquent gros... Le procès des dix accusés de trafic de drogue surpris en 2007, a été renvoyé à aujourd'hui par Amar Belkharchi, le président du tribunal criminel d'Alger de la part de Maître Chérif Lakhlaf, un des quinze conseils constitués dans ce dossier. Malheureux de ce coup du sort, Maître Ahmed Lotfi Saïdi et Maître Kamel Maâchou, les deux conseils des deux Européennes arrêtées dans deux véhicules venus d'Europe qui allaient embarquer avant que le flair des douaniers ne découvrent les deux cents kg et quelque came qu'on allait sortir du pays clandestinement au nez et à la barbe des services de sécurité croyant à tort avoir affaire à une République «douanière». C'est méconnaître les enfants et petits-enfants du million et demi million de martyrs de Novembre 1954. Maître Abderahim Bouhanna, l'avocat de Sabrina Agoubi, avait suivi son aîné, pour introduire les deux demandes, à savoir, la récusation d'un conseiller-assesseur de la composition criminelle, du fait qu'il a déjà entendu condamner le client Didoune de Maître Lakhlef. Quant à la seconde demande elle concerne l'audition des C.D. de procès-verbaux de l'instruction, capitale pour la suite des débats. Maître Tahar Kheyar suit avec une attention soutenue la réponse du président, abordable à souhait cette journée. L'avocat de Benmeradi était plutôt rassuré, car son confrère du conseil de l'Ordre d'Alger lui avait fait part de ses intentions car avec Belkharchi, toute démarche doit être savamment préparée avant d'être lancée en vue d'obtenir satisfaction. Inutile de préciser que les dix accusés tombent sous le coup de la loi 04-18 du 25 décembre 2013 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes et ses redoutables articles 17-19 outre l'association de malfaiteurs. Selon l'arrêt de renvoi, il est apparu que des individus avaient traversé la moitié de l'Europe avant de débarquer à Oran comme de simples visiteurs au pays du soleil et de la beauté. Oran-Alger et son axe ont vite été avalés puis ce fut le jour de l'embarquement sur Marseille avec deux véhicules que rien ne laissait filtrer sur le contenu. Le flair ou le «nif» des services de sécurité ont fait le reste. Les deux véhicules ont été minutieusement fouillés. Plus de deux cents kg de came sont alors découverts au grand dam des «voyageurs» dont les deux Européennes d'origine togolaise et... tunisienne! Ces deux femmes sont-elles la farce des dindes? Nous le saurons le jour de la tenue des procès surtout que les débats seront menés de main de maître par un juge qui ignore le sentiment, laissant ce soin aux... deux jurés malheureusement... minoritaires, car les juge seront, eux, trois. Des juges qui ont l'avantage d'avoir parcouru le dossier alors que les jurés ne se contenteront que de suivre les débats afin d'être fixés sur leur seule intime conviction pour ce qui est de qui a fait quoi et comment... Le nombre impressionnant d'avocats (une vingtaine) va faire de telle sorte que les débats vont être longs, très longs même, surtout que Maître Kamel Maâchou, Maître Chérif Lakhlef, Maître Ahmed Lotfi Saïdi et Maître Bouhanna adorent jouer les «trouble-fête» dans le jeu des questions-réponses au cours des débats juste pour troubler le représentant du ministère public venu, non pas pour des prunes, mais pour envoyer les dix accusés pour un long et douloureux séjour en taule. Nous verront bien le 10 si les avocats auront le dernier mot, juste après celui de leurs clients...