«La justice a besoin en ces temps où la corruption fait des ravages, de bons pêcheurs qui savent nouer leur filet afin qu'il laisse passer le menu fretin pour ne retenir que les requins». C'est en ces termes que le ministre de la Justice garde des Sceaux, M.Mohamed Charfi s'est adressé jeudi aux présidents de cours et les procureurs de la République. Dans son allocution, le ministre a affirmé que la fonction de président de tribunal et de procureur de la République permettent de mesurer combien est précieuse la bonne collaboration de la police judiciaire pour une efficacité de l'action pénale. Cela implique que des relations de confiance et de respect soient en permanence entretenues entre les deux corps dans l'intérêt de la lutte contre le crime sous toutes ses formes, a-t-il ajouté. Les déclarations du ministre de la Justice interviennent à point nommé; au moment où des scandales de corruption rapportés au quotidien par la presse nationale, ne semblent pas susciter outre mesure, l'intérêt des hommes de loi, des parlementaires et des formations politiques. Alors que des informations, publiées au conditionnel, font état de l'ouverture d'une information judiciaire, concernant le récent scandale ayant éclaboussé le groupe Sonatrach, le département de M.Charfi n'a, à aucun moment, éclairé l'opinion publique sur les tenants et aboutissants de ces malversations qui s'étendent aux frontières Nord de la Méditer-ranée, notamment en Italie. Alors qu la justice italienne s'est saisie de l'affaire, évoquant des pots-de-vin qu'auraient perçus de hauts responsables algériens, la justice algérienne ne daigne même pas bouger le petit doigt. M.Charfi, aurait dû demander aux procureurs d'assumer pleinement leur mission de défendre les deniers publics contre toute forme de malversations. Dans son allocution, le ministre de la Justice a indiqué en outre qu'il effectuera avec l'élite opérationnelle de la magistrature, une évaluation ponctuelle de l'état de notre justice pour impulser une dynamique morale pour élever notre mission au rang de sacerdoce que lui confère la délégation que vous a consentie le peuple dans la Constitution pour le protéger.