C'est grâce à un large échange de renseignements que l'élimination des deux leaders d'Al Qaîda a été rendue possible. «Nous ne parlons pas dans le vide. Nous allons présenter prochainement des prisonniers, des lieutenants qui étaient avec eux (chefs islamistes), des armes.», a déclaré, hier, le ministre de la Communication tchadien, Hassan Sylla, à propos des annonces tchadiennes sur la mort des chefs islamistes, Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeïd dans le nord du Mali. Un autre élément qui atteste de la crédibilité de l'information relayée par les agences de presse. Ainsi, coup sur coup, en l'espace d'une semaine, deux chefs terroristes ont été abattus par les forces tchadiennes engagées dans le nord du Mali contre les groupes terroristes qui s'y retranchent depuis l'offensive de l'armée française. Cependant, faut-il mettre cette prouesses militaire au seul actif de l'armée tchadienne ou l'inscrire dans le cadre d'une action concertée? En attendant que les Tchadiens présentent leurs preuves et que les analyses ADN confirment que les deux terroristes abattus sont bien Abou Zeïd et Belmokhtar, les experts les plus au fait des groupes terroristes plaident plutôt pour une «prise» jamais réalisée par les forces chargées de la lutte antiterroriste. C'est donc grâce à un large échange de renseignements entre les pays de la région, d'une part, et la France et les Etats-Unis de l'autre, que l'élimination des deux leaders d'Al Qaîda a été rendue possible. Il y a aussi la qualité des troupes choisies par le président Idris Deby et qui sont connues pour être très aguerries et connaissant bien le Sahara sahélien. Aussi, un autre élément et non des moindres à avoir favorisé la décapitation d'Al Qaîda au Maghreb islamique, c'est l'utilisation de moyens de surveillance sophistiqués comme l'utilisation des drones au-dessus des zones abritant les jihadistes. Dans ce cadre, l'installation d'une base de drones américains au Niger aurait permis, croit-on savoir de sources bien informées, de localier Belmokhtar et son groupe. Ce sont autant de facteurs et d'autres qui ont resserré l'étau autour des groupes islamistes écumant le nord du Mali.