Un camion blindé de transport de fonds a été attaqué hier à la hauteur de l'agence Cnep. L'assaut des ravisseurs a eu lieu à 13h 20. Alors que le camion blindé effectuait une manoeuvre de routine, non loin de l'agence Cnep où il était stationné, située dans la même impasse qui abrite celle d'une autre banque, les ravisseurs, tout en observant de loin leur cible, attendaient que les agents con s regagnent leur véhicule pour y fourguer des sacs Cnep bourrés de billets de banque. C'est au retour des vigiles, appartenant à la société de gardiennage et de convoyage Amnal, et au moment où ces derniers se trouvaient devant la porte de leur camion qu'escortait une voiture Peugeot 504 également blindée, que l'un des voleurs, armé, menaça d'abord puis immobilisa un agent con en lui logeant une balle dans la jambe gauche, délestant les deux agents d'un sac contenant plus de 3,9 millions de dinars. Pris de court par l'audace de leur agresseur, les éléments d'Amnal et les agents de sécurité les accompagnant ont mis quelques secondes pour réagir, temps dont a profité le ravisseur pour détaler jusqu'en bas de l'allée abritant quelques mètres plus bas l'agence du CPA, où il essuya les coups de feu venant de la riposte du chef des vigiles qui faisait usage de son arme de poing à partir du siège des enfants de chouhada de Kouba. En vain, car des témoins disent avoir vu le détrousseur rejoindre son acolyte en haut de la rue du Calvaire où, selon des ouï-dire, une voiture Panda rouge leur aurait servi pour disparaître dans la nature. Heureusement, d'autres agents de l'ordre et de sécurité présents le long de cette artère centrale de Kouba, après avoir entendu les coups de feu, ont rapidement fait usage de leurs armes de service en poursuivant le malfaiteur, qui ne put que se délester de son sac en bas de la station de bus faisant face à la mairie de Kouba. Le fuyard aurait cédé en effet à la panique et a laissé tomber son butin, bien lourd. La police, moins d'une heure après les faits, avait le signalement des deux lascars, après avoir relevé les empreintes et reconstitué le déroulement de l'action d'après la version des agents d'Amnal dont quelques-uns avaient l'air éprouvé. Certains témoins auraient signalé la présence d'une voiture suspecte non loin du lieu du délit, pourtant animé et riche en commerces et cafés. La précipitation avec laquelle les malfaiteurs ont procédé renseigne sur leur amateurisme, mais également sur l'ampleur que tend à prendre le banditisme dans son aspect le plus spectaculaire dans notre pays. Cette attaque d'un convoi de fonds à Kouba intervient quelques semaines à peine après le hold-up qui a eu pour théâtre l'agence postale de Hassiba Ben Bouali.