L'affaire de la Bcia continue de défrayer la chronique à Oran et de livrer ses secrets avec parcimonie. L'instruction actuellement menée par la justice se poursuit apportant son lot de surprises et de faits nouveaux qui frappent parfois ceux que le Tout-Oran qualifiaient d'intouchables. Le dernier élément mis à jour dans l'enquête est l'inculpation d'un cadre de l'agence BEA de Sig reconnu coupable et écroué, dans ce qui a été convenu d'appeler, l'affaire des traites avalisées. A ce jour, ils sont plus de 30 individus à avoir été entendus par la justice depuis la découverte du scandale. Outre 5 employés de l'agence BEA d'Oran et de Sig, et 3 de la Bcia actuellement en détention provisoire, 8 accusés sont placés sous contrôle judiciaire. Aujourd'hui, les langues commencent à se délier pour donner des détails sur le scandale qui a frappé de plein fouet la banque privée, la Bcia, actuellement en cessation d'activité. Des entreprises qui avaient profité des largesses de cette banque sont actuellement à l'arrêt et le patrimoine de certaines est en liquidation judiciaire. C'est le cas de la Société de commerce et de trading de l'Ouest (Scto), spécialisée dans la transformation de l'orge, mais initialement versée dans l'importation de l'agroalimentaire, aujourd'hui en liquidation judiciaire. Selon les premières conclusions de l'expertise judiciaire, le préjudice causé au Trésor public s'élèverait à plus de 1200 milliards de centimes. Ces sommes ont été dilapidées grâce à des traites avalisées, émises de la BEA par la Bcia. Ce procédé avait permis à certains de bénéficier de crédits pour des contrats fictifs. Les dossiers constitués pour avoir cette couverture financière étaient truffés de faux mais grâce aux complicités, des sommes d'argent étaient débloquées malgré les infractions constatées. Le stratagème a duré des années et il aura fallu un audit interne commandé par la direction générale de la BEA pour que le pot aux roses soit découvert. Il y a quelques mois, le gérant de la Bcia, actuellement en fuite et installé à l'étranger, avait été interpellé par la police française qui l'avait entendu dans le cadre de fausses déclarations fiscales et d'infraction à la législation en matière de mouvements de capitaux. A ce jour, aucune information n'a filtré sur les suites données à cette affaire. Il y a lieu de préciser que le premier responsable de la Bcia faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la justice algérienne. Après la découverte du scandale, il avait réussi, grâce à des complicités, à fuir à l'étranger en recourant aux services de réseaux de passeurs. Actuellement, ce sont 4 cadres de la Bcia qui sont en fuite et activement recherchés.