Les camarades de Belmadi ont su se battre pour obtenir un point plus que précieux. Nul ne pouvait contester le fait que les champions d'Afrique en titre étaient les grands favoris de cette confrontation. Cependant, nul ne devait oublier qu'un match de football reste un match de football, c'est-à-dire qu'il est parfois imprévisible même si au départ il y a déséquilibre entre les forces en présence. De fait, ces Camerounais que l'on croyait irrésistibles, ont montré qu'ils pouvaient être contrés quand l'opposition qui leur est proposée est musclée et, est marquée par la volonté de ses éléments à ne pas se laisser intimider et à se battre jusqu'à l'ultime minute. Dans ce genre de scénario, celui qui paraît le plus fort au départ devient, par la force des choses, soumis au doute et perd ses notions de base dans le jeu. C'est ainsi que cette équipe du Cameroun, donnée ici comme le grand favori à la victoire finale, a été amenée à accepter le match nul par un onze algérien, peut-être pas extraordinaire, mais qui est apparu comme le jour par rapport à la nuit qui nous avait été proposée lors de sa dernière confrontation amicale contre le Mali au stade du 5-Juillet. Une équipe d'Algérie pour laquelle son coach, Rabah Sâadane, avait choisi de se passer de défenseurs latéraux de métier, optant pour la stratégie du 3-5-2 sachant que le milieu des Camerounais était suffisamment habile et expérimenté pour ratisser un maximum de ballons. Cette tactique ne fonctionna qu'en partie dans le sens positif en première mi-temps puisque les couloirs utilisés par Gérémi à droite et Idrissou à gauche n'ont que rarement été bouchés. Cela fut surtout vrai sur le côté droit où Gérémi sut peser de tout son poids malgré la présence, dans cette zone, de Mamouni. Et les centres du Camerounais ont donné de grosses sueurs froides à tout le camp des Algériens. Ces derniers furent pourtant ceux qui se mirent les premiers en valeur, sur le plan de l'offensive, sur une ouverture de Belmadi qui vit Cherad être bousculé en pleine surface adverse sans que l'arbitre ne bronche. M.Codjia, au premier arrêt de jeu, choisit plutôt de sanctionner d'un carton jaune l'Algérien estimant qu'il avait simulé une faute. Cependant la machine camerounaise devait se mettre en branle et ce furent les Algériens qui passèrent par la suite de bien mauvais moments. Avec à la 15' un coup franc tiré par Song, repris de la tête par Mboma qui obligea Gaouaoui à se détendre pour dévier le ballon. Puis à la 21', le danger se manifesta par un numéro de Eto'o lequel put se débarrasser de deux adversaires et se retrouver seul face au gardien algérien avant de rater complètement son tir. Quatre minutes plus tard le même Eto'o tenta et réussit une percée sur le flanc droit mais Beloufa le contra in extremis. Cette période chaude, les Algériens la passèrent sans dégâts et cela leur permit de croire en leurs chances au point d'amener leurs adversaires à commettre des erreurs inhabituelles. Pendant une bonne vingtaine de minutes on pensa réellement que les Algériens étaient en train de réussir un coup fumant. Malheureusement, ceux dont la mission était de garder le ballon, comme les deux milieux récupérateurs qu'étaient Kraouche et Mansouri, le perdaient rapidement. D'où la remontée en puissance des Camerounais en fin de première mi-temps avec à la 42' un centre tendu de Gérémi sur lequel Eto'o réussit une reprise de volée heureusement au dessus. Ce ne fut que partie remise pour les Camerounais puisque dans la minute suivante, sur un ballon perdu par Mamouni, Gérémi s'en alla d'un énième centre cette fois-ci exploité admirablement par Mboma qui laissa Gaouaoui planté sur sa ligne de but. Ce but encaissé juste avant la mi-temps laissait craindre un effondrement, sur le plan psychologique, des Algériens. Or il n'en fut rien puisque, au départ de la seconde période, ils se remirent au travail pour tenter de revenir au score. Bien leur fit, car à la 51', sur un corner tiré par Belmadi, la défense adverse se dégagea tellement mal qu'elle remit le ballon en plein axe sur un Zafour isolé au point de penalty. Ce dernier, qui venait de remplacer Beloufa blessé, contrôla le ballon et d'un tir fusant à ras de terre ne laissa aucune chance au gardien camerounais. Inutile de vous dire que ces derniers, touchés dans leur amour-propre tentèrent par la suite de reprendre l'avantage mais la réussite ne fut pas de leur côté. On citera en exemple l'action de la 69' qui vit Yahia sauver son camp devant un Eto'o menaçant suite à un centre tendu de Mboma. Sur le corner qui s'en est suivi, Atouba plaça une tête qui expédia le ballon sur la barre transversale. Deux minutes plus tard, un une-deux Eto'o-Idrissou fut contré par un exploit de Gaouaoui qui s'y prit à deux fois pour maîtriser le ballon. Enfin à la 74', sur une erreur de marquage de la défense des Algériens, Idrissou se décala sur le côté droit mais son tir rata le cadre. La fin du match vit les Algériens se battre sur chaque ballon pour ne laisser aucun espace à leurs adversaires. Le match nul qu'ils obtinrent n'avait de ce fait aucune forme d'injustice.