Le report profitera aux redresseurs qui auront toute «latitude» d'activer sous le sigle du vieux parti. Sur demande des avocats du ministère de l'Intérieur et de ceux des redresseurs, la partie mise en cause, le Conseil d'Etat a reporté, hier, le procès pour l'invalidation ou non du 8e congrès du FLN, au 10 février. Le parti majoritaire a déposé, il y a deux semaines, un recours auprès du Conseil d'Etat, suite au verdict rendu le 30 décembre 2003 par la chambre administrative près la cour d'Alger, selon lequel les résolutions issues du 8e congrès et les comptes du FLN ont été gelés. «Ce report est normal puisque la justice accorde le droit aux mis en cause de demander un délai supplémentaire pour préparer la défense», a indiqué Abdelkader Sallat, à l'issue de l'audience d'hier, soulignant, par ailleurs, que «ce report est tactique pour gagner du temps». Il faut noter que cette date, le 10 février, sera postérieure à la convocation du corps électoral qui interviendra, selon les rapports de la presse nationale, le 6 février ou au plus tard le 8 du même mois. De toute évidence, ce report profitera aux redresseurs qui auront toute «latitude» d'activer au nom du FLN, tant que la décision de la chambre administrative n'est pas révoquée par le Conseil d'Etat. Cela, même si le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, a déclaré, hier, à partir de Chlef où il se trouvait en compagnie du chef de l'Etat, qu'«aucune des deux tendances du FLN n'a le droit d'activer au nom de sigle (le FLN Ndlr), tant que la décision de la chambre administrative est de rigueur». En attendant, les deux filiales (dixit Zerhouni), du FLN, continuent d'activer avec le même sigle. Pour la première fois depuis la naissance du mouvement de redressement, un communiqué signé et portant le sigle du FLN a atterri à notre rédaction. Le document remerciait «la contribution de la rédaction du journal» (sic) pour la réussite du précongrès du mouvement de redressement du FLN tenu, jeudi dernier, à l'hôtel El-Aurassi. De son côté, la direction légaliste revendique le retour aux statuts du parti et à la direction issue du 7e congrès tant que le Conseil d'Etat n'a pas statué. Aussi, considère-t-elle que le verdict de la chambre administrative n'affecte nullement le parti. «Nous ne faisons pas une question de vie ou de mort du parti, notre légitimité nous la tirons du 8e congrès et de la majorité écrasante des membres issus du 7e congrès», a affirmé Abdelkader Sallat, ajoutant que son parti ne s'attarde pas sur ces détails puisqu'il est déjà dans le bain de la campagne électorale. «Nous sommes déjà dans l'ambiance de la présidentielle, l'opération de collecte de signatures est entamée avec un formidable engouement des citoyens et des militants, et le réseau des comités de soutien s'enracine de plus en plus au sein de la société», a déclaré, M.Sallat. Dans le même chapitre, le porte-parole du parti, Abdeslam Medjahed, a indiqué, hier, que les cadres du parti vont encore investir le terrain ce week-end «avec un discours idéologique très consistant pour contrer l'action de la télévision et resserrer les rangs des militants». M.Medjahed a indiqué, à ce propos, que 25 wilayas du pays feront l'objet de ces rencontres.