Cela peut paraître évident. Le mouvement «des redresseurs» est à l'agonie à Constantine. Du moins, il court le risque d'être gravement atomisé, plus qu'il ne l'est déjà. Tous les indices de sa déliquescence semblaient réunis hier, lors d'une conférence de presse animée par un «illustre inconnu», à Constantine qui est considérée à tort ou à raison le terrain de prédilection de «fins manoeuvres» pour toutes les expériences politiques en laboratoire. L'animateur de la conférence, en l'occurrence Bouledjmar Abdelaziz a tenté tant bien que mal d'expliquer aux journalistes présents ce qui s'est passé à l'hôtel El Aurassi, lors de la tenue, du «congrès d'étape» organisé par le mouvement de redressement. Très confus et apparemment n'ayant aucune «connaissance» de ce qui se passe dans les coulisses de ce mouvement, il a néanmoins insisté, pour affirmer que l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports a bel et bien été victime d'une agression verbale de la part de personnes manipulées par l'actuel ministre de la ville, Rachid Boukerzaza et par Bélaïd Abdelaziz. Il a tenu surtout à préciser qu'il était l'unique représentant officiel du mouvement des redresseurs à Constantine. Toujours, selon l'orateur qui a évité d'évoquer tout ce qui a provoqué le déchirement que connaît le mouvement, la tendance Boukerzaza a été éliminée et 174 personnes vont être exclues prochainement. Prenant la défense de Boudjamaâ Haïchour, il a cité le chiffre de 2 574 militants présents au congrès d'étape qui, selon lui, soutiennent ce dernier. Interpellé par un journaliste afin qu'il justifie sa nomination à la tête des redresseurs de Constantine par un document officiel signé par Belkadem, l'orateur a tout juste exhibé un PV de réunion paraphé par un huissier de justice ! A l'issue d'une conférence de presse qui n'a rien révélé, le représentant des redresseurs n'a pas lésiné sur les mots pour adresser de vives critiques à Benflis qui, selon lui, a précipité l'exclusion de nombreux militants. Il n'a pas réussi, cependant, à expliquer pourquoi le mouvement des redresseurs avait entamé son parcours à Constantine sous la responsabilité d'une direction unique pilotée par Mezaouda pour aboutir six mois après chez Bouladjmar, en passant par Bousbaâ et Kaouani...C'est dire l'instabilité d'un mouvement qui n'arrive à prouver sa présence que via les conférences de presse même si les comptes rendus des confrères lui sont souvent défavorables.