Le Syndicat national des médecins spécialistes de la santé publique (Snpssp), en grève depuis un mois, est en phase de reproduire le même scénario qu'il a observé pendant 67 jours en 2002 à savoir: un débrayage illimité qui, de par sa «longévité» a marqué immanquablement la conscience collective. Hier, le Dr.Yousfi, président du Snpssp a insinué à ses collègues spécialistes de la santé, lors d'un sit-in tenu au CHU Mustapha (Alger), que leur action de grève connaîtra un prolongement inévitable dans le temps. «Il n'est plus question d'une autre réunion de conciliation avec les responsables de la tutelle (...), nous n'avons aucune garantie de leur part quant à une éventuelle prise en charge de nos revendications», a déclaré d'emblée le Dr.Yousfi. Cette prise de position du Snpssp se veut une réponse à l'adresse des responsables de la tutelle qui ont invité pour hier, les membres du syndicat gréviste pour une quatrième réunion de conciliation. Inutile de revenir sur les trois premières rencontres du même genre entre les deux parties protagonistes et qui se sont soldées dans leur totalité par un échec des négociations. «Les responsables du département cherchent le pourrissement», martèle le Dr Yousfi arguant que la tutelle a eu recours à des procédés d'«intimidation, de discrimination et d'humiliation des médecins spécialistes en vue de briser notre mouvement de grève», dit-il. Les intimidations auxquelles fait allusion le président du Snpssp sont, selon lui, «les retenues sur les salaires des médecins spécialistes en grève à l'intérieur des hôpitaux de Bab El-Oued et d'Hussein Dey, le reniement par la tutelle de l'accord paraphé par le gouvernement algérien le 13 novembre 2002, la campagne de dénigrement et de désinformation entamée sur les médias lourds par M.Redjimi, ministre du secteur et les menaces de mort anonymes» dont le Dr.Yousfi fait lui-même l'objet. Le président du Snpssp qui a énuméré ainsi les entraves à la grève, par ailleurs, suivie à 90% à l'échelle nationale, a aussi évoqué la mobilisation des médecins spécialistes plus que jamais déterminés à faire aboutir leurs revendications qui portent en gros sur une réhabilitation de cette catégorie des blouses blanches en vertu de l'accord du 13 novembre 2002. «Notre dignité n'a pas de prix et même si les responsables de la tutelle doivent piétiner nos corps nous n'allons pas faire marche arrière», a encore ajouté le Dr Yousfi. Ainsi, le conflit entre le Snpssp et la tutelle de la santé est désormais inextricable. Peut-être que le rassemblement, samedi prochain, des médecins spécialistes devant la chefferie du gouvernement fera réagir M.Ouyahia en vue d'un geste d'apaisement?