Les nouveaux ralliements dont a bénéficié le groupe armé de Hattab dans l'Algérois, restent un casse-tête chinois pour les services de sécurité. Les responsables de la sécurité intérieure sont arrivés, ces derniers jours, à cette constatation : il existe bel et bien une cellule active du Gspc, introduite récemment, ou qui vient de faire un ralliement, dans les quartiers d'Alger. Au moins trois motifs avaient mené les responsables de la Dgsn à ce constat, lequel s'est traduit par un renforcement du dispositif sécuritaire dans les grands axes urbains. Plus d'un mois après l'assassinat de deux policiers à Belouizdad, aucun portrait-robot ne semble correspondre aux deux tueurs, jeunes terroristes urbains inconnus dans le quartier, et qui, de surcroît, avaient agi avec une audace menée au chronomètre. La conclusion à laquelle sont arrivés les responsables des renseignements généraux, est que cette équipe est une cellule non fichée, non répertoriée, et qui s'est soit introduite hors de la capitale (première hypothèse) soit née à Alger même, synonyme d'un endoctrinement et d'un ralliement récents. Le terroriste accroché, puis tué à El-Hamiz, il y a un peu moins d'un mois, confirme cette brusque résurgence des groupes armés du Gspc dans la capitale. Le jeune homme tué, affilié à l'organisation de Hassan Hattab, était en compagnie d'un autre membre (d'une autre cellule) qui a pu échapper au maillage policier. L'assassinat, la semaine dernière, d'un repenti, a-t-il été l'oeuvre d'une cellule du Gspc? Là aussi, on peut répondre par l'affirmative, d'autant plus que l'on sait avec certitude que les attentats ciblés contre les membres des services de sécurité aux fins de se procurer les armes, et contre les repentis, pour «mettre fin à toute velléité de dépôt d'armes», restent parmi les priorités de la direction du Gspc. La direction de l'organisation, justement, semble éclatée entre l'émir national, encore présent en Kabylie, Nabil Sahraoui, dissident et nouveau meneur de guerre à l'Est et les cellules actives de l'Algérois peuvent bien répondre à l'un ou à l'autre de ces deux chefs. D'un côté, Hassan Hattab est décidé à remplacer la cellule décimée, il y a un peu plus d'une année, en plein centre d'Alger (groupe Azzouz). Pour lui, porter la guérilla dans la capitale même peut assurer une «couverture médiatique» chère à l'organisation. D'un autre côté, Nabil Sahraoui entend bien activer, à partir de l'Est, des structures armées dans la capitale et prendre en sandwich Hattab et ses fiefs kabyles, pour, premièrement, l'isoler, puis, dans une seconde étape, la faire éclater grâce aux dissidences et aux alliances objectives. Voilà qui semble, donc, converger vers un retour de cellules armées réduites certes, mais performantes dans la capitale. Le nouveau visage des deux tueurs de Belouizdad donne déjà un avant-goût de cette disposition : non fichés, non répertoriés, il s'agit souvent de jeunes de 20 à 25 ans, actifs et audacieux, connaissant bien les méandres des quartiers de la capitale pour pouvoir s'y disséminer, habillés en Monsieur-tout-le-monde, jean et Reebook. Voilà, déjà présent, le nouveau défi qui se pose avec acuité aux services de sécurité et qu'il faudrait solutionner à la veille d'échéances électorales importantes, marquées, comme à l'accoutumée, par une recrudescence des actes de violence.