Bouguerra Soltani n'a pas l'intention de se porter candidat. La crise au sein du Mouvement de la société pour la paix est loin de connaître son épilogue. Les répliques du congrès qui a conforté M.Bouguerra Soltani dans son poste de président du parti, persistent avec intensité. Elles se manifestent à travers les séries de départs volontaires et parfois involontaires, enregistrés dans les rangs de M.Abdelmadjid Menasra, l'autre candidat à la présidence du MSP. Cette fois-ci, la crise s'est élargie au conseil consultatif, l'une des institutions clés de cette formation islamiste, sachant qu'elle est la source de toutes les positions officielles qui concernent le parti. Le président du madjless echoura, M.Ahmed Saïdi, affirme qu'une dizaine de membres du conseil se sont effectivement retirés. Ils sont connus pour leur soutien à Menasra. Mais ce dernier nie toute tentative d'exclusion venant de sa part ou de la part de la direction à leur adresse. «Ces derniers président dans leur quasi-totalité les bureaux de wilayas. Le non-renouvellement de leur mandat par la base, les exclut de facto du conseil consultatif», précise notre interlocuteur. Ce dernier reconnaît néanmoins que certains d'entre eux n'ont pas voulu se représenter aux élections, d'autres ont été naturellement écartés de la course au vu de leur position lors du dernier congrès. Quel avenir pour l'initiative de conciliation entre les deux camps rivaux au MSP au vu de ces développement? Saïdi défend qu' il existe une sincère volonté au niveau de la direction de faire aboutir cette initiative. «Les contacts ne se sont jamais interrompus. Est-ce que les démarches entreprises vont aboutir honnêtement? je ne saurais le dire!» Un témoignage qui a mis en exergue la complexité de la mission, autant dire que l'initiative est, semble-t-il, mort-née. Dans un autre chapitre, le Mouvement de la société pour la paix se prépare activement à un rendez-vous important pour le mois d'octobre. Il s'agit de la réunion du conseil consultatif. A l'ordre du jour de cette réunion, l'on retient principalement l'examen de la position du parti par rapport à la révision de la Constitution et au candidat qu'il compte soutenir. «Selon les informations en notre possession, le président de la République se prononcera au courant du mois d'octobre sur le dossier de l'heure, la révision du texte fondamental en l'occurrence», précise notre source. L'on connaîtra dès lors qui compte soutenir le MSP et si Bouguerra Soltani a des visées présidentielles. Une option écartée par des cercles proches du parti qui souligne que le MSP soutiendra la candidature de Bouteflika sans aucune surprise. Il ralliera dans ce sens ses deux partenaires stratégiques, le FLN et le RND. Pour rappel, interrogé sur le fait de savoir si le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui compose l'Alliance présidentielle avec le RND et le FLN, soutenait la demande de révision constitutionnelle, M.Ahmed Ouyahia, SG du RND, avait jugé lors de la dernière conférence de presse qu'«on ne peut pas être membre d'une alliance durant cinq ans puis changer de cap». M.Ouyahia, qui a précisé qu'il ne s'exprimait pas en tant que chef du gouvernement, a indiqué que l'Alliance présidentielle, née en février 2004, s'était faite «autour d'un programme et d'un candidat», qui est le Président Bouteflika. «Il viendra un moment où nous coordonnerons nos positions» au sein de l'Alliance qui devrait tenir un sommet en octobre.